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2014 vu par Ghislain Fracapane de Mermonte

Par Ghislain Fracapane, le 09-01-2015
Musique
Cet article fait partie de la série '2014 vu par...' composée de 7 articles. Dans l’optique de faire un point d’étape avant de passer à la suite, Playlist Society invite, tout au long de sa série ‘2014 vu par…’, des personnalités (écrivains, musiciens, réalisateurs…) à évoquer leur année 2014. Voir le sommaire de la série.
Le collectif Mermonte

Le collectif Mermonte

Introduction de Benjamin : Protéiforme, imprévisible, généreux ou encore ouvert sur le monde : on ne manque pas d’adjectifs et expressions pour qualifier Mermonte et sa musique mutante. Que l’on perçoive Mermonte comme un projet collectif fourmillant d’idées ou comme l’œuvre de son fondateur Ghislain Fracapane, il est aisé de se sentir proche du groupe. Il faut dire que leurs chansons sont aussi complexes qu’accessibles, et que l’élitisme s’efface toujours derrière une sérieuse envie de partager sa musique avec le plus grand nombre, conférant ainsi à Audiorama, leur second album, un joli penchant pour l’universalité. Aussi était-il plus que tentant de demander à Ghislain Fracapane, chef de troupe qui sait néanmoins se placer dans l’ombre quand nécessaire, de nous parler de son année 2014.

En 2014, nous sommes restés les 3/4 de notre temps en studio. Nous avons beaucoup donné pour ce nouvel album qu’est Audiorama. Chercher à se surpasser et ne pas faire de redite a été notre objectif. Il le sera toujours en 2015.

La grande influence pour cet album, comme pour la plupart de mes projets, est Steve Reich. J’ai toujours l’ombre de ce compositeur à chaque fois que j’écris, depuis que j’ai écouté son oeuvre “different trains” chez l’un des batteurs du groupe. Le fait de mélanger plusieurs rythmes et boucles pour n’en faire qu’un m’a toujours fasciné.

Alice Coltrane aussi, qui arrive à poser une ambiance dès la première seconde de ses morceaux. Ce qui est attirant chez ces artistes, comme pour Mozart aussi, C’est qu’ils arrivent, malgré les prouesses techniques, à faire que n’importe qui peut écouter facilement, et aimer leurs compositions. Ça a toujours été mon souhait avec Mermonte ; faire quelque chose de complexe, mais qu’un enfant de 7 ans puisse écouter facilement.

2014 a été aussi l’année ou’ certains groupes d’amis sont sortis de l’ombre. Comme Totorro. Groupe de post rock Rennais méconnu il y a quelques mois. Leur succès est dû à des séries de concerts devant 10 personnes, pour finir devant 1000 lors de leurs récents concerts. Leur parcours est très similaire au mien. Nous nous poussons mutuellement à faire mieux à chaque morceau composé. C’est un peu le but de beaucoup artistes. Réussir à surprendre.

La rencontre avec Olivier Mellano, compositeur de musique noise contemporaine, a été aussi très importante. J’ai eu le plaisir de jouer avec lui pour une de ses pièces. Ce qui est impressionnant chez lui, c’est sa façon de diriger ses musiciens. Grace à ses mots et à sa façon d’être, on se sent détendu. Même si nous devons apprendre un chorus de 30 mesures la veille d’un concert à l’opéra.

Cette année a été aussi celle des retrouvailles avec notre ami Dad rocks ! Artiste similaire à Mermonte en Scandinavie. Grace à un concert à Rennes, en notre compagnie, il a été repéré par les trans et a pu jouer devant plus de 2000 personnes. Il émane de lui dans la vie et lors de ses concerts, un bien être très communicatif.

La liste des personnes que j’aimerais citer est très longue. Il y a tellement d’artistes que nous apprécions et qui méritent d’être reconnus. J’espère que tous nos amis musiciens qui travaillent pour faire évoluer la musique et l’art en général, pourront se faire connaitre par un plus grand nombre.