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Bob Dylan #3 : Just Like a Woman

Par Nathan Fournier, le 24-04-2011
Musique
Cet article fait partie de la série 'Bob Dylan' composée de 7 articles. L'histoire de Nathan avec Bob Dylan. Voir le sommaire de la série.

Bob et Joan, quoiqu’il arrive. Derrière les éternelles moqueries, l’invariable ironie, il y a un regret gravé à jamais, une amertume certaine, et une révérence envers Joan Baez. Peut-être que Dylan pensait à Edie Sedgwick, créature warholienne, volage et aussi volatile qu’un alcool fort, quand il écrivait “Just Like a Woman”, peut-être qu’il se moquait d’elle, de sa volonté d’être dans le monde où tout se passe, d’être aux côtés des grands rebelles aux lunettes noires et aux cheveux ébouriffés. Celle qui fait tout comme une femme, sauf s’en aller. Celle qui, finalement, est comme les autres.

Edie Sedgwick n’est qu’une autre femme de la vie de Dylan. Une lubie momentanée. La “Femme Fatale” de Lou Reed, rien de plus. Dans “Just Like a Woman”, il y a surtout Joan Baez. L’amour vrai. Bien que personne ne ressente une quelconque douleur, que tout le monde prétende que tout va bien, Dylan ne se fond plus dans le décor, il ne peut plus. Il fuit, dans les boucles des Edie Sedgwick ou des Nico. Parce que la malédiction de Joan pèse encore.
Constat amère au possible, Dylan la supplie.

Dylan ne le reconnait qu’à demi-mot, il lui doit tout. Elle était connue, il n’était rien. Il avait faim de ce monde qui appartenait à Joan. Maintenant, il le tient entre les mains. Et Joan dans l’histoire ? Le navire est entré dans le port, elle restera sur le quai, à agiter son mouchoir. Comme coincé entre, d’un côté les amphétamines, la brume et les perles, et de l’autre, une impasse avec Joan, il choisira la première solution. Les regrets seront sur Blonde on Blonde, entre les lignes.

And when we meet again,
Introduced as friends,
Please don’t let on that you knew me when
I was hungry and it was your world

>> Les plus belles versions de “Just Like a Woman” sont sur les bootlegs de 1966. Notamment la dernière date de la tournée, à Melbourne. En écoute, la version de Blonde on Blonde. Vous pouvez aussi regarder la magnifique version sur cette vidéo, issue de la tournée de 66.

>> Les précédents épisodes des dimanches Bob Dylan ici