[Attention spoilers]. La fin de la saison 2 avait laissé inaugurer du meilleur, en voyant Michael entrer dans Sona, en le regardant croiser un Bellick dévasté et soumis, en l’imaginant être abasourdi par les cris humains, on ne pouvait que s’attendre à un renouveau, comme si Paul Scheuring voulait nous dire « Dans la saison 1, nous vous avions montré ce qu’était une gentille prison américaine, maintenant vous allez voir ce qu’est une vraie prison ». De plus, on pouvait légitimement s’attendre à voir Scofield et Mahone contraints à s’entraider et au final espérer assister au début d’une amitié psychologiquement intéressante entre l’évadé et le chasseur qui a tué son père, entre deux hommes qui ne sont finalement pas si différents…
Au lieu de ça, nada, on prend les mêmes et on recommence : un vrai copier/coller de la saison 1 ; l’aspect « planification » en moins. Les artifices du suspens sont usés jusqu’à la corde, les trahisons et autres rebondissements en deviennent prévisibles, et pire que tout, les relations entre les personnages sont totalement mises à l’écart. Scofield est renfermé sur lui-même, semble détester tout le monde – le pauvre garçon accuse la mort de sa chère et tendre – mais reste tout de même suffisamment un chic type pour que le spectateur n’ait pas l’impression que les évènements l’aient fait passer du côté obscur. Du coup, l’évolution du héros est presque inexistante et ses relations avec les autres sont évitées au point que Wentworth Miller ne semble pas avoir de dialogue pendant trois épisodes consécutifs. On est bien loin d’un Dexter et on finit par en avoir un peu rien à foutre de ce qui peut arriver à l’ami Michael tant ce dernier à l’air de s’ennuyer.
La fin de la saison est sans surprise, sans idée, sans révélation, même T-Bag a l’air d’être devenu un mec à la cool. Que tout ça est aseptisé ! Alors que reste-t-il à Prison Break ? Des acteurs attachants, une réalisation qui en met toujours plein la vue, quelques jolis moments… mais est-ce que cela suffit à maintenir la série au rang de leader ? Sûrement pas.
Note : 5/10