Je ne suis pas un grand fan des expos sur les artistes chez qui les expositions ne sont pas le lieu d’expression habituelle. Qu’ils soient musiciens, cinéastes ou écrivains, je trouve que ce type d’expo joue la carte du culte plus que celle de l’art. Le cas Patti Smith est un peu différent car il s’agit d’une artiste chez qui les œuvres s’exportent via de multiples supports. De ce fait, l’intérêt majeure de cette expo se trouve dans les dessins et photos de ce qui reste tout de même avant tout une musicienne. Les dessins sont particulièrement convaincants, ils mélangent univers naïf et enfantin à la violence des mots et des ambiances du poète. L’ensemble des toiles mélange tout l’univers de Patti Smith comme des agrandissements des pages de ses carnets, une sorte de bric à brac témoin d’une ébullition créative. Les photos quant à elle, sans faire preuve d’une grande originalité, complète bien l’exposition ; mais bon ce n’est pas trop difficile de faire des photos artistiques en noir et blanc. Comme toujours à la fondation Cartier, la mise en avant des œuvres est parfaite et permet de créer l’illusion que l’expo possède plus de matière que ce qu’elle n’en a vraiment. Ce ne serait pas trop dur de démasquer la légère esbroufe qui se cache derrière les mises en scènes des livres que Patti Smith a lus, des T-shirts qu’elle a portés. Même les vidéos relèvent plus de la création d’ambiance que du contenu artistique. Au final cette exposition confirme surtout le talent pour la fondation Cartier à transformer tout et n’importe quoi en art contemporain. Voix robotiques, sons violentés, lumières étranges, pièce taguée en guise de guestbook… les artifices sont vraiment bien maîtrisés. Avec leur talent, il serait capable de faire passer une rétrospective sur Bono pour un manifeste néo conceptuel.
Note : 5,5/10