Le 21 juillet 2008. Parfois le hasard fait bien les choses. Les événements personnels des semaines passées avaient chaque jour accrus mon désir de me vider la tête et d’assister à un show de sur-violence, et que rêver de mieux que Converge pour subvenir à ce genre de besoin. Bref la visite du groupe de Boston tombait à pic, d’autant plus qu’elle était accompagnée de premières parties prestigieuses. Après avoir préféré la 1664 33 cl du Trabendo à la prestation de Black Haven, la soirée débute avec Coliseum qui livre un set carré fondé sur les rythmiques groovy hardcore de son batteur qui rappellent aussi bien Unsane que Queens Of The Stone Age ; du pur noise harcore new yorkais de très bonne facture. Vient ensuite Integrity, formation culte, dont bon nombre d’albums me sont inconnus (ils en ont fait une douzaine depuis 91). Pionnier du hardcore, les gars de Cleveland balance un set oldschool et puissant bien que parfois un peu répétitif. Puis on sent que la pression monte dans la fosse, le drapeau blanc tombe, les instruments sont permutés en quelques minutes, et le show de Converge commence. Les trois premiers titres sont une légère déception : Jacob Bannon ne hurle pas, il aboie au point de dénaturer l’agressivité des morceaux et gâche « Eagles become vultures ». Heureusement les choses s’arrangent vite et les morceaux de Jane Doe, You Fail Me et No Heroes reprennent de leur splendeur. Visuellement c’est le chaos sur scène, Bannon harangue la foule comme jamais, bougeant comme un Zach de la Rocha sous extasy. Si, ayant déjà vu Converge en Juin 2007 au nouveau Casino pour la même tournée, l’effet de surprise est moins important, les américains n’en reste pas moins une incroyable machine de guerre. La puissance du son de la guitare de Kurt Ballou est tellement impressionnante qu’il pourrait interprété tous les morceaux seul. Les meilleurs titres sont ceux où Bannon laisse légèrement entrevoir sa voix claire (« You fail me »), ainsi que les titres plus expérimentaux de Jane Doe (« Homewrecker ») ou les pièces maîtresses de No Heroes. Au bout de 50 minutes de show, le titre « No Heroes » clôture d’ailleurs le set. Difficile d’exprimer la violence que peut dégager sur scène Converge tout en restant dans une crédibilité artistique exemplaire, toute en faisant passer son concert pour une performance artistique d’art contemporain.
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