[Attention spoilers]. La saison 1 de Californication avait été l’une des très bonnes surprises de l’année dernière et le personnage de Hank Moody avait réussi à s’attirer une sympathie proche de celle d’un Barney. Néanmoins la série, qui ne fonde pas sa force sur une trame scénaristique complexe mais sur les interactions entre des personnages parfaitement maîtrisés, devait relever le défi du renouvellement.
Au cours des douze épisodes où se développe tranquillement la relation Hank/Karen, c’est surtout l’utilisation des personnages secondaires qui donne du corps à l’ensemble. Charlie Runkle révèle un potentiel comique de chaque instant tandis que Lew Ashby accroît la folie et l’aspect déjanté de l’ensemble. Sexe, drogue, alcool, et clopes fumées en caleçon, Californication peut se vanter d’une imagerie trash et de situations cocasses toujours amenées avec finesse (on n’est pas dans Nip/Tuck). Mais au delà de ces jokes à foison et des branlettes de Runkle, Californication apporte une sensibilité et un amour pour ses personnages bien plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. Hank, derrière son côté tombeur rock’n’roll, incarne l’incapacité à réussir sa vie sentimentale. Le dernier dialogue avec Karen est touchant, Hank réalise que quoiqu’il arrive il pourra toujours potentiellement râter son histoire d’amour, il risquera toujours de merder, alors qu’au contraire son rôle de père est assuré, il sait qu’il ne fera jamais rien passer avant le bonheur de sa fille. Manifestement cette thématique père célibataire/fille brillante et rebelle sera au coeur de la saison 3.
De toute façon que reprocher à une série qui a le bon goût de nous placer un « Nothingman » de Pearl Jam lors de ses flashbacks. Ainsi cette saison 2 poursuit à merveille le travail entamé par la première. En revanche la problématique du renouvellement se pose à nouveau pour la saison 3.
Note : 8/10