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Paris / Le 04 décembre 2008. Depuis le début, il était clair que Department Of Eagles n’était pas un groupe de scène. Fred Nicolaus et Daniel Rossen composent et enregistrent en studio, usant de tous les recours offerts par la technologie moderne. Sur « In Ear Park », leur deuxième album, les instrumentations sont riches et classieuses, les cordes donnent de l’ampleur, tandis que la production confère de la puissance émotionnelle à l’ensemble. N’étant que deux et ne souhaitant pas tourner dans une formation « groupe » qui aurait remis en cause le côté intimiste du projet, Department Of Eagles avait pris pour habitude de ne jamais jouer en public. Peut-être auraient-ils du se cantonner à cette décision.

Effectivement après la prestation honnête de Frightened Rabbit, Daniel Rossen et Fred Nicolaus débarquent seuls sur scène, sans batteur, sans claviériste, armés d’une guitare électro-acoustique et d’une guitare électrique. A cette simple vue on sait que l’intensité émotionnelle de « In Ear Park » ne pourra pas être atteinte. Mais encore une fois, on avait été prévenu et ce n’était pas une surprise.

Non la vraie surprise, ou plutôt la vraie déception fut l’amateurisme dont fit preuve le groupe tout au long de leur court set. Ok je veux bien qu’ils ne soient pas habitués à faire de la scène, mais de là à devoir recommencer les morceaux suite à des fautes ou à s’arrêter en plein milieu d’un titre parce que la guitare est accordée un ton au dessus, il y a quand même des limites. En fait le groupe, qui se targue souvent en interview d’avoir commencé à faire de la musique juste pour leur entourage, semble ne pas avoir forcément dépassé ce stade. A l’arrache, presque désinvoltes, les deux garçons n’en sont pas moins fortement sympathiques, mais lorsqu’on réalise que même la setlist n’a pas été définie avant, on commence à douter de la capacité de Department Of Eagles à livrer un jour un vrai show.

Au final, on se perd juste dans des bribes de chansons, dans les fantômes du génie de « In Ear Park » et le pire est que cela m’a quand même plu. Ce groupe a un tel talent de songwriting que le peu qu’il a concédé à nous offrir hier soir valait quand même le coup. Maintenant comme me le rappelait Dali après le concert « Sur scène, on juge la prestation et non pas la qualité du disque ». C’est vrai mais je n’ai pas le cœur à mettre une note en dessous de la moyenne à un groupe que j’aime tant.

Espérons juste que Daniel Rossen soit plus professionnel lors des tournées de Grizzly Bear, sinon je ne donne pas cher de son avenir scénique.