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Après la déception suscitée par « Manual for successful rioting » de Birdy Nam Nam, on attend toujours l’album electro de ce début d’année. Après ses maxis prometteurs et sa réputation de provincial qui en veut, Yuksek avait tout pour devenir le nouveau Vitalic, et pour s’inscrire comme le digne héritier de ses grands frères Daft Punk et Justice. « Tonight », le premier single, ne cache d’ailleurs en rien cette affiliation en utilisant tous les gimmicks qui définissent la french touch. Avec ce titre un peu facile mais diaboliquement entraînant on se dit pourquoi pas, surtout à l’écoute de la première descente de beats à 1 min 15. Mais dès « A certain life », on décèle le manque de personnalité. Tout est très bien, parfaitement maîtrisé, mais Yuksek ne se met à aucun moment en danger. Certains titres donnent l’impression d’être de la pure commande pour club comme « Take a ride ».

Heureusement au milieu du disque se trouvent deux jolis titres qui laissent espérer du meilleur pour l’avenir de Yuksek : « I could never been a dancer » avec son intro qui monte subtilement en puissance, et « So far away from the sea » qui se paye le luxe de rappeler l’ambiance du dernier Animal Collective. Malheureusement la dynamique est vite cassée avec « Little dirty trip » qui traîne un pseudo riff de gratte lourd et encombrant.

On se laisse alors porté d’une oreille discrète par la suite.« I Like to play » est efficace à souhait déclenchant à 2 min 13 un inévitable hochement de tête. « So Down » porté par un son de basse rondement funky puis par un refrain bien catchy ne dépareillerait pas sur les ondes. « Freak O Rocker » aurait mérité une voix à la Sebastien Tellier mais doit se contenter d’une boucle robotique répétitive, et en devient vite ennuyeuse. « Eat my bear » clôt l’album sans déshonneur mais sans panache.

Tout comme Birdy Nam Nam, Yuksek a donc sorti un album dont certains titres raviront sur le dancefloor, mais qui manque trop de personnalité pour squatter les platines, reste les deux titres du milieu.

Note : 6/10