Dans le monde du jeux vidéos, les chefs d’œuvre ne sont pas légions et au vu des faibles exigences de la majorité des productions et de la jeunesse de cette forme de création, il s’agit de l’unique forme d’art où il est encore possible de profiter et de connaître l’intégralité des œuvres de qualité. Allez soyons honnêtes, des chefs d’œuvre dans le monde du jeux vidéo, il y en a quoi ? 10 par an à tout casser ? Du coup, un espoir important est placé dans chacun des jeux « important » de l’année. Parce que si l’un d’entre eux se plante, il n’y aura plus 10 chef d’œuvre mais 9, puis 8, puis 7. Ainsi en ratant Resident Evil 5, Capcom vient de saboter un truc « important » et laisse le gamer déçu, frustré, seul dans l’attente de God Of War 3.
Contrairement à mes confrères, je ne remettrais pas en questions l’ineptie et les choix étranges liés au gameplay. C’est du Resident Evil, pas du FPS, je fais avec et finalement je m’en fous un peu tant le gameplay de RE5 n’est pas au centre de ses défauts. Le problème de Resident Evil 5 est avant tout qu’il s’agit d’un jeu raciste qui aurait du être interdit ! Non mais c’est vrai ça des blancs qui tuent des zombies noirs, c’est presque aussi fasciste qu’un épisode de South Park !!! Lol, non je déconne évidemment mais bon, c’est quand même le genre de connerie qu’on a pu lire dans la presse. Je la refais donc. Le problème de Resident Evil 5 est avant tout qu’il a sacrifié son charme et ses ambiances pour devenir un blockbuster pas plus passionnant que les films que la série a instigué. Le scénario est particulièrement mal exploité, les rebondissements étant prévisible et le meilleur des personnages secondaires ayant 10 fois moins de personnalité que le moindre personnage qu’un Metal Gear Solid 4. Au niveau de l’ambiance, le survival horror a laissé sa place à un jeu d’action bourrin et efficace mais surtout dénué d’imagination et en terme d’univers et en terme de level design. Pourtant la coop aurait pu donner lieu à deux belles énigmes : là, à part appuyer simultanément sur un bouton et bouger trois miroirs, le joueur n’a pas grand chose à faire d’autre que de shooter. Sinon rien de plus difficile que la première énigme d’un Zelda. (D’ailleurs, malgré le fun que cela procure, je vous déconseille de faire le jeu en coop avec l’écran splitté tant cela dénature les graphismes et la beauté de certains paysages).
Mais le plus frustrant est sûrement à quel point ce cinquième épisode reprend les mêmes ficelles que le 4. Les similitudes en sont presque choquantes : l’arrivée dans le village, la descente dans les mines, la mort des autres militaires, le passage dans les marais, la fin dans les laboratoires…
Voilà Resident Evil 5 est un jeu d’action bourrin qui reste dans les grandes lignes de très bonne facture, mais il s’agit vraiment d’un blockbuster où le divertissement prend souvent le pas sur l’œuvre. Maintenant pour ce qui est des passages épiques et sanguinolents, et des énormes boss répugnants (mais souvent faciles), tout le monde devrait y trouver son compte.
Note : 6/10