Au sein d’un style qu’on pourrait vulgairement qualifier de chanson française indé, Mélanie Pain propose un songwriting racé qui alterne textes en français et anglais. “Peut être pas moi” émeut dès ses premières notes. En forme de folk song triste, le titre dévoile une sagesse inattendue. Si l’émotion ne sera pas toujours au rendez-vous, nul doute que “My Name” en bluffera plus d’un par sa maturité.
“Ignore Moi” use trop des cuivres. “Bruises” tourne son regard vers l’ouest et perd de son originalité. “Helsinki” ne prouve qu’une chose : Mélanie Pain n’a pas besoin de s’appuyer d’un featuring pour briller, elle illumine la chanson, là où Julien Doré ne fait qu’y sous-entendre la niaiserie. Ce sentiment est confirmé par la jolie perle “My Name”, une chanson épurée où la voix et la guitare se dédouanent du monde pour filer vers le nord et ses terres glaciales. De même “La cigarette” et “Celle de mes 20 ans” éprouvent un sens inné de la composition qui ne souffrirait pas des comparaisons les plus heureuses.
“Everythng I Know” est une chanson sucrée mais on s’interroge sur sa légitimité et sur la cohérence avec le reste de l’opus. Est-ce du aux deux topologies de chants ? Est-ce lié à la juxtaposition joie/peine ? Toujours est-il que Mélanie Pain multiplie trop les ambiances pour s’imposer comme le fer de lance de ce renouveau dans le songwriting français qu’on attend tant.
Globalement “My Name” possède toutes les qualités d’un premier album surprenant, notamment grâce à cette maturité d’écriture et cette capacité à être à l’aise avec n’importe quel style, mais en possède également les défauts, en particulier avec cette volonté dommageable de chercher à “prouver son talent”, avec cette envie de légitimer ses aptitudes sur le plus de terrains possibles. Mélanie Pain est définitivement une artiste à suivre, espérons juste qu’elle arrivera dans le futur à canaliser son énergie autour d’un univers plus personnel et mieux défini.
Note : 6/10