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Si la pochette de « The Nightmare Goes On » vous intrigue, dîtes vous qu’elle est l’exact reflet de la nouvelle folie de Glen Johnson seul maître à bord de l’entité à géométrie variable Piano Magic : un portrait phantasmatique et inquiétant qui vous tourne le dos pour mieux ensuite vous encercler.

En 10 albums en seulement 12 ans, le groupe anglais aura traversé l’histoire et les genres de la cold wave au post punk en passant par l’electro pop et le rock indé. En cette fin d’année où les dernières tentatives de transcender le fantôme de Ian Curtis se sont montrées des plus infructueuses (cf le tragique « In This Light and On This Evening » de Editors) « Ovations » sort des profondeurs des ruelles de Londres pour venir noircir nos âmes trop enjouées par ce monde merveilleux dans lequel nous vivons.

« The Nightmare Goes On » rappelle la musique electronique ultra référencé de Mount Sims. La voix est haut perchée, les claviers chantent les ténèbres. En comparaison le second titre, le psychedélisque et oriental « March Of The Aetheists » donnerait presque envie d’être heureux. On pense successivement au mysticisme de Dead Can Dance (« A Fond Farewel »), à la danse macabre de Joy Division (« Recovery Postition »), à l’indus serré de Skinny Puppy / Ohgr (« On Edge »). On se laisse aspiré par ce cocon à la fois si effrayant et si confortable (« The Blue Hour »).

Le panel des émotions est vaste tout en conservant une cohérence certaine faisant de « Ovations » un triangle des Bermudes qui réussit avec brio à absorber et à transformer la moindre des influences. Piano Magic convoque la musique instrumentale (« La Cobardía De Los Toreros » où une batterie martiale laisse des violons remplacer la voix) tout comme la dark folk de The Black Heart Procession (« You Never Loved This City ») avec une aisance remarquable.

« Ovations » se termine en beauté sur un single en puissance. « The Faint Horizon » définitivement post punk fait inévitablement écho à la meilleure période de The Cure ; « Exit » n’étant que la porte de sortie imaginaire d’un disque dont on ne ressort pas.

Peu à peu, Piano Magic continue de s’imposer comme un groupe tout aussi culte que les références qu’il défend, devenant ainsi une sorte d’odyssée contemporaine des musiques de l’ombre.

Note : 8,5/10