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La semaine dernière, en écrivant sur le premier album de The Soft Pack, j’évoquais brièvement les difficultés que connaissait le rock indé : cette surcharge de noms qui défile plus vite dans les pages du NME que dans les bacs ; ce nombre incroyable de groupes qui finissent par tous se ressembler sans donner à l’auditeur l’envie de les extraire de la masse. Surfer Blood est de cela. Il s’agit probablement d’un bon groupe mais l’envie est-elle là ?

« Floating Vibes » possède une certaine densité, le son est ample, et la mélodie ne cesse de se dérober. Pourtant on peut rapidement être un peu irrité par ce coté gentilles mélodies à la Beach Boys qu’on essaye de cacher artificiellement sous un mur de guitare. C’est cette contradiction entre adhésion et agacement qui sera souvent au cœur du débat. « Astro Coast » joue avec brio des différents niveaux de lecture. Effectivement, dans ses grands moments, il s’avère à la fois complexe et profond, sans jamais renier des mélodies power pop puissantes. Ainsi Surfer Blood rappelle indéniablement dans ces passages les plus rock le « Pinkerton » de Weezer (« Twin Peaks »). Mais, heureusement ou malheureusement, l’ouverture du groupe va bien au de là.

Les influences de « Take It Easy » semblent à la première écoute un peu opportunistes. N’a-t-on plus le droit de faire de la musique aux Etats-Unis sans afficher des influences world ? Faut-il faire vœux d’allégeance à Animal Collective et Yeasayer ? Doit-on forcement jouer de ces harmonies vocales pour s’assurer une place de soi chez Pitchfork ? Si la démarche intrigue, il faut bien avouer qu’on se trouve à un tout autre niveau de talent que chez Vampire Weekend, même si cela n’incite pas à baisser à sa garde.

Sur « Astro Coast », il faudra souvent faire avec ses émotions contraires, émotions de plus en plus difficiles à analyser du fait que la partie la plus sombre semble bien enfouie au plus profond du subconscient. Puis-je vraiment exprimer avec des mots ce que je n’aime pas sur « Anchorage » ?

« Harmonix » est un grand titre de pop bordé par des guitares protectrices et lumineuses. « Neighbour Riffs » est un instrumental qui laisse une basse quasi post-punk trancher l’album en deux parties. Alors qu’au contraire, le diptyque « Fast Jabroni » / « Slow Jabroni » ne jouera pas en la faveur du groupe de Palm Beach. La première partie rappelle le rock mièvre des insipides Girls et ses références trop forcées, tandis que la seconde ne provoque pas la moindre réaction épidermique.

Perdu au milieu de leur talent et de leurs choix artistiques discutables, je suis confusion. Définitivement le genre de disque sur lequel je vais changer d’avis tous les trois jours.

Note : 6,5/10