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Paris / Le 16 février 2010. Mes acouphènes étant ce qu’elles sont, j’évite dorénavant consciencieusement les zones de fortes perturbations électriques. Du coup, ça faisait bien un an (depuis le 10 février pour être exact) que je n’avais pas eu l’occasion de vivre une expérience live. Même si je suis un rat de discothèque, même si je ne me sens jamais mieux que dons mon salon autour des pochettes et des petits livrets, il faut bien avouer que la disparition d’instants maguniques (magiques + uniques) et l’absence de moments de communion laissent un grand vide dans ma vie. Si je vis, intellectuellement parlant, pleinement ma passion musicale, mon corps lui réclame autre chose. Il a envie de se laisser aller et de secouer la tête naïvement.

Ainsi il faut bien dire à quel point les concerts acoustiques sont mon salut. Je parle ici évidemment des vrais concerts acoustiques, ceux où le son est callé sur la puissance naturelle de la voix du chanteur, pas de ces expériences qui par manipulation du langage vous ferez passer pour un set acoustique un Ben Harper à la guitare sèche à Bercy. Dans ces conditions, je ne peux évidemment qu’être extrêmement reconnaissant envers La Blogothèque et Black XS pour le concert à emporter de mardi soir.

Dans un premier temps, Toy Fight aura livré un set chaleureux et humain à l’image de leur album « Peplum ». L’alternance des voix, la rotation des « leaders » amplifient l’aspect familial du groupe. Il y a une charmante unicité chez les français, et il est touchant de voir que Mina Tindle, présente dans la salle, semble toujours être leur première fan. Au détour d’une nouvelle composition (« Street Lights »), ils réussiront même à nous faire trépider devant l’idée d’un nouvel album de pop folk raffinée. Dommage en revanche que le groupe n’est pas su mieux exploiter le lieu et profiter de la liberté offerte par de telle session. De plus, il est peut être dommageable d’avoir eu recours à une batterie pour un tel exercice. Effectivement caché par les bruits sourds, les voix avaient parfois du mal à s’épanouir.

Ensuite ce fut au tour de Gush qui, fort des compositions de son excellent premier album (« Everybody’s God » sorti cette semaine et défendu ici), se prête avec un plaisir non feint au jeu des contraintes instrumentales. Quatre voix, deux guitares, des murs sur lesquels taper un rythme, il n’en faut pas plus aux français pour assurer un set à la fois intimiste et fulgurant qui démarre par le fédérateur « Back Home ». Tout comme chez Toy Fight, le groupe est multi-voix et ne possède pas de chef-parole attitré. Epurées des effets de production et de l’enrobage, les chansons révèlent encore de nouvelles qualités en matière de songwriting (« No Way », l’émouvant « In The Sun » sur leur grand père décédé…). Et puis alors qu’on croit que la dernière chanson a résonné, Gush nous entraine dans la chambre du loft pour interpréter une version en chœur de « Dangerous » puis s’enferme dans la salle de bain pour une reprise à fleur de peau du fameux « Blackbird » des Beatles.

Il y avait définitivement pire comme occasion de revenir aux affaires.

Note : 8/10