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Hot Chip a toujours été un groupe du paradoxe. Successivement brillant ou insipide, défricheur ou radoteur, excitant ou ennuyant, il écrit la musique de demain tout en livrant une triste parodie de celle d’hier. D’une chanson à l’autre, les émotions vacillent. On passe du sublime à l’inconsistant, on ne sait sur quel pied danser.

Plus que jamais, « One Life Stand » est un manifeste de ce paradigme. « Thieves in the Night » est une lueur d’espoir, l’impression que Hot Chip a enfin choisi la lumière, qu’il a enfin choisi d’assumer avec grandeur son statut. Il allie ici la beauté de la pop, l’ivresse de l’electro, et les remises en question de l’expérimental. On serait à deux doigts d’évoquer Radiohead de par cette exigence de chaque mesure.
Malheureusement les anglais revoient rapidement leurs ambitions à la baisse, décidant de faire le minimum syndical et de livrer une electro-pop douce et agréable qui manque pourtant de conviction (« Hand Me Down Your Love »). L’utilisation de l’auto-tune qui sied si bien à Kanye West prend ici des aspects putassier, une impression désagréable que le groupe compose dans l’espoir de se faire remixer et de passer dans les clubs du monde (« I Feel Better »). Quitte à vouloir défier le dancefloor, Hot Chip ferait aussi bien d’assumer ses côtés house et laisser les beats voler la vedette sur certains titres.

Cependant, les jambes réclament en continue de revenir encore et encore à « One Life Stand ». Malgré ses écarts, l’album possède un pouvoir addictitif indéniable. Malgré les sonorités 8-bits affreusement ringardes de « One Life Stand », on se retrouve embarqué par des mélodies qui possèdent la fraîcheur de Phoenix. Malgré sa ligne mélodique un peu convenue, « We Have Love » fait hocher la tête et le cœur. Malgré tout, Hot Chip reste un groupe aussi léger qu’intéressant.

Mais ce qu’il y a de plus succulent, c’est sa capacité à écrire des hymnes electro pop qui pourraient aussi bien rappeler Depeche Mode (« Brothers ») que redéfinir le futur de la pop (« Take It In »). Oui Hot Chip c’est avant tout une parfaite illustration de l’adjectif retro-futuriste. Quel dommage que le groupe ne soit pas plus exigeant, qu’il se perde dans des mièvreries qui dégoulinent le long des synthés (« Slush »), et qu’il se livre à des sucreries écœurantes qui ne font illusion que lors des premières bouchées (« Alley Cats »).

Avec « One Life Stand », Hot Chip reste le même groupe en devenir, celui pour qui l’adhésion ne sera jamais totale, mais dont on attendra toujours un grand album.

Note : 6/10

>> A lire également, la critique de Chroniques Électroniques,la critique de Mutapop sur Branche Ton Sonotone, l’article bref et synthétique de 2Ben sur My(Good)Zik