Il y a quelques choses de rassurant dans le fait de se plonger dans des univers twee pop. Plus que le sentiment d’y retrouver une forme de naïveté ou les évanescences de la légèreté adolescente, il y a cette impression constante que le temps ne peu plus rien contre nous, que quelque soit l’érosion des cellules, que ces mélodies là ne cesseront de se renouveler. Il ne s’agira évidemment jamais de se réinventer mais vraiment de se renouveler à l’infini, et ce sans jamais lasser. On a à faire à un corps qui ne change pas, qui ne se bonifie pas mais qui sait rester constant.
En quatre ans, Math And Physics Club n’aura ainsi rien remis en cause, rien modifié dans ses approches mélodiques, le groupe n’aura pas mûri, ne se sera pas parer de nouvelles ambitions démesurées, non il sera resté cette petite bande de Seattle qui n’a d’autre objectif que d’écrire des pop song parfaites comme « Will You Still Love Me? ».
Au même titre que The School, Math And Physics Club prolonge avec une sincérité et une honnêteté remarquable les chemins tracés par C86 et Sarah Records. On pense toujours à Belle & Sebastian et à The Lucksmiths et on y retrouve intactes les émotions qu’on y avait rangé des mois, des années, des décennies plus tôt.
On pourrait résumer ce « I Shouldn’t Look As Good As I Do » avec les mots de Charles Bert : “There is something in your smile that make me nervous, that make me feel just like a child […] I’m trying to say that i’m loving you”, par cette douceur qui n’a besoin que de quelques minutes pour se déployer (« I’ll Tell You Anything »).
Certes, autant d’attentes pour un album si court, pour un album qui ne dépasse pas les dix titres et les vingt cinq minutes pourraient créer une certaine frustration mais à l’écoute de la perfection pop d’un « Jimmy Had A Polaroid », nous avons l’assurance que Math And Physics Club cherche juste à ne pas en dire plus que nécessaire. We’re so Do It Yourself ? Oui et le « It » se réfère tout autant à la démarche qu’au monde.
Note : 7,5/10
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