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KILLZONE 3 (PS3)

Par Benjamin Fogel, le 28-05-2011
Jeux-vidéo

[Attention Spoilers] A la fin de Killzone 2, le sergent Thomas « Sev » Sevchenko se laissait tomber sur les marches du palais royal puis cachait sa tête entre ses deux mains : la victoire avait un goût amer ; Scolar Visari avait été abattu mais il était aussi par la même devenu un martyr.

S’inspirant d’un mécanisme bien connu dans les séries, Killzone 3 reprend l’histoire six mois plus tard alors que Sev et son acolyte Rico Velasquez ont infiltré une base Hellgast pour sauver le capitaine Narville. Comment sont-ils arrivés là ? Quelle a été l’issue de la première bataille ? Comment ont-ils pu revêtir l’uniforme Hellgast ? C’est à toutes ces questions que répondra brillamment la première partie ! Effectivement à peine cette introduction passée on retrouve notre Sev abattu, fatigué mais toujours vindicatif à l’endroit même où on l’avait laissé à la fin du deuxième épisode.

Il s’en suit alors une course effrénée et parfaitement scénarisée où il s’agit d’abord de s’échapper puis de survivre puis de contrattaquer. Jusqu’à ce que l’histoire rejoigne le point de l’introduction, Killzone 3 se fait précis et intense, et se déploie en conservant une belle cohérence.

C’est une fois dépassé cette première moitié que les choses se gâtent. Content du joli coup qu’ils viennent de monter, les scénaristes en oublient qu’ils leur fait maintenant conclure ! Problème supplémentaire : nous n’en sommes pas à la conclusion mais seulement à la moitié ! Si une belle idée se dessine au niveau des cinématiques Hellgast avec la question du renversement de l’armée par les fabricants d’armes (le duel politique entre Orlock et Jorhan Stahl), le jeu s’embourbent lui dans du FPS standard de moins en moins personnel.

Alors que son univers de base est riche et que la mythologie de Killzone se mettait peu à peu en place, on réalise que les enjeux de ce troisième opus ne se logent rapidement plus dans la densification de l’histoire mais bien au niveau de la nécessité pure et formelle de satisfaire le joueur.

On imagine alors le canevas de Killzone 3 avoir été dessiné pour répondre aux exigences des joueurs recueillis via  des questionnaires de satisfaction et dont la synthèse doit se trouver en annexe du cahier des charges du jeu. En gras on doit pouvoir y lire :

– 72% des joueurs pensent que le gameplay de Killzone 2 est trop linéaire

– 84% des joueurs pensent que les décors de Killzone 2 ne sont pas assez variés

Du coup, Killzone 3 prend grand soin à diversifier les environnements, à passer d’une nature sauvage à des monts enneigés pour revenir ensuite dans des décharges et finir dans des vaisseaux. De même il s’assure qu’entre deux séances viriles de shoot, le joueur puisse conduire des tanks, tirer via la tourelle d’un dropship ou encore se déplacer délicatement caller dans un exo-squelette. On ne s’en plaint pas mais tout ça devient très rapidement mécanique et trop mathématiquement dosé.

Mais au final, c’est surtout la dernière séquence qui laisse un goût d’inabouti. Alors qu’on sent tout au long du jeu un grand professionnalisme parsemé de riches et longues cinématiques qui donnent une grande ampleur à l’histoire tout en contrebalançant la personnalité un peu creuse de ses héros, la fin semble avoir été bâclé et Killzone 3 se clôture d’un coup sans exploiter le ressort tragique qu’il vient de soulever, sans laisser la caméra s’arrêter sur les visages coupables des membres de l’ISA.

Killzone semble être arrivé au bout de son concept en terme de gameplay et ne pourra dorénavant trouver son salut qu’en s’appuyant sur son univers.

Note : 6,5/10

https://www.youtube.com/watch?v=hrvbCkqBW5A