Aa
X
Taille de la police
A
A
A
Largeur du texte
-
+
Alignement
Police
Lucinda
Georgia
Couleurs
Mise en page
Portrait
Paysage

MELORMAN – After Noon

Par Ed Loxapac, le 29-08-2011
Musique

Antonis Haniotakis n’est pas un inconnu – ne serait-ce  parce qu’après s’être fait la main sur bon nombre de netlabels, il a sorti l’excellent Out In A Field à l’automne 2009 sur le label Symbolic Interaction aujourd’hui en sommeil. Et lui demander d’appraître en clôture de la compilation When Light’s Drillin The Haze (toujours gratuitement disponible ici) s’était imposé à nous comme une évidence. Melorman sort donc aujourd’hui son deuxième album physique. La questionnante confidentialité entourant la sortie n’a d’égale que l’humilité et la gentillesse du musicien grec.

Souvent dans mes textes, ce qu’il convient d’appeler l’IDM n’a une tribune élogieuse que lorsqu’elle est fracturée par des rythmes rugueux et industriels, ou alors quand elle déverse toute sa dark side. La crise globale que traverse le pays de Melorman n’a pourtant pas altérée la dimension enchanteresse de sa musique. Car oui, j’ose le dire, cette frange de la musique électronique a parfois le don de se montrer sirupeuse, pour ne pas dire chiante à mourir. Ce n’est pas le tout de mettre le paquet sur la sphère mélodique, surtout si c’est pour rendre une copie pauvre rythmiquement. Melorman réussie donc la performance de maintenir l’auditeur captivé, avec une musique douce, relaxante mais empreinte d’une mélancolie certaine, qui ravira les amateurs de sons propices à la contemplation. Autre point positif et original à mettre à l’actif du Grec, il sait jouer du synthé. Fait rare, à l’heure où la plupart utilise leurs bécanes comme des gadgets. Dès les premières notes de Celia, on retrouve avec bonheur ce sens aigu de la mélodie simple et mélancolique qu’il avait su injecter à sa relecture de The Robot Can’t Swim de Magnitophono. Il y a même quelque chose de naïf, de presque candide dans les mélodies de Melorman (Forget, Saturday Morning, Under a Shelter…). Ce n’est pourtant jamais rébarbatif, surtout quand le rythme se fait plus poussé et plus subtil, comme surTwo And Nine. After Noon est définitivement un album qui file le sourire, qui donne envie de quitter les tourments des villes et leurs clapiers à ouvriers d’usines, céder aux atouts et à la fermeté intacte d’une jouvencelle furtive et au teint gorgé de soleil. Vaste programme me direz vous. Ce lieu existe. Melorman l’a trouvé en Crète. Voilà qui confère à l’oeuvre un spleen presque heureux, qui nous donnerait envie de rejoindre Melorman là où il puise son inspiration et son regard amusé ou laconique sur le temps qui passe. Belle oeuvre.

A l’ombre des anciens ou nouveaux labels phares du genre, certains continuent d’oeuvrer dans une indépendance et une confidentialité qu’on peut qualifier d’injuste. Comme d’autres musiciens grecs avant lui, tels que Spyweirdos, Subheim, Magnitophono ou Mobthrow, Melorman transmet des sensations qui redonnent toute leur noblesse à des sentiments essentiels. Les siennes plairont plus que certainement aux inconditionnels d’un certain label Boltfish. Chapeau bas.

<div id='gsWidget'><object width='210' height='40'><param name='movie' value='https://listen.grooveshark.com/songWidget.swf'></param><param name='wmode' value='window'></param><param name='allowScriptAccess' value='always'></param><param name='flashvars' value='hostname=cowbell.grooveshark.com&songID=32204638&style=undefined'></param><embed src='https://listen.grooveshark.com/songWidget.swf' type='application/x-shockwave-flash' width='210' height='40' flashvars='hostname=cowbell.grooveshark.com&songID=32204638&style=undefined' allowScriptAccess='always' wmode='window'></embed></object></div>