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Lucinda
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On l’avait laissé pousser trop vite, vendant son âme à un diable beau parleur contre un lopin d’Amérique. C’était beau de la voir ainsi scruter l’horizon avec l’ambition de sa jeunesse et une confiance d’un autre âge. Elle avait dit posséder encore d’autres choses à partager mais, heureusement, elle a pris le temps de les voir mûrir, déjà si loin devant ses précédents efforts. On retrouve alors une femme dont le nombre de printemps nous paraît désormais dénué d’importance, puisque l’intemporalité de ses chansons parle pour elle.

Il n’y a pas le moindre artifice ici. Un folk appalachien mâtiné de banjo et qui, par hasard, vient en l’occurrence d’Angleterre. Et après ? C’est la poésie protestataire face aux aléas de l’existence, un Bob Dylan qui fricote avec l’électricité et béni par une voix de colombe magistrale. C’est parfois du vrai rock sombre et contondant, qui monte pacifiquement en puissance comme on se laisserait peu à peu gagner par une rage sourde dont l’explosion respecte l’environnement (The Beast). On saurait pourtant que le calme le plus nu peut se révéler tout aussi intense (Night After Night).

Si Laura Marling est, de toute évidence, plus douée que ses pairs, elle sait aussi s’entourer. My Friends, chante-telle, pour leur ouvrir son chœur. Mais une fois encore l’inspiration, The Muse, ne fait que répondre à son propre talent. « La poésie ? écrivait Alfred de Musset. Écouter dans son cœur l’écho de son génie. » Laura Marling est une géniale orfèvre, une conteuse d’histoires à mourir debout qui ignore l’angoisse de la page blanche. Comme Emmy the Great, elle projette ses peurs dans d’autres personnages (Sophia) et accomplit sa catharsis en cowgirl non violente.

« All my rage been gone, I leave my rage to the sea and the sun. » Purgée de ses colères et de ses frustrations, la chanteuse livre ses pièces à qui voudra les entendre, comme on tend un miroir à ceux qu’on aime. Il n’est pas tant question de lire en elle, mais bien de trouver dans ces chansons magnifiques une part de soi, de devenir lecteurs de nous-mêmes en substituant à nos propres mots ces quelques arpèges délicatement apprêtés. Et se dire, du frêle personnage que Laura Marling esquisse de sa jolie plume : cette créature, je la connais.

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