HANEZU : L’ESPRIT DES MONTAGNES de Naomi Kawase
Date de sortie : 1er février 2012 - Durée : 1h31min
Préambule : la chronique suivante a pour but de mettre en valeur les instants suspendus du nouveau film de Naomi Kawase, écrin inspiré d’un poème ancestral. Néanmoins, il ne consiste pas en une défense nuancée d’un film qui crée par instants un ennui réel. La série de Haïkus (ou plutôt de « Muki-Haïkus » car ils ne font pas référence à une saison) qui suit ne reflète donc pas la note mais plus une mise en valeur des qualités d’un film mal accueilli à Cannes.
Les Haïkus écrit ici respectent la règle de transcription occidentale 5-7-5 syllabes, hormis quelques transgressions ponctuelles (que s’autorisaient les classiques) à savoir une syllabe de plus selon l’esprit du texte.
L’écho de l’amour
En chœur chantent la montagne
Et ses beaux versants
Ennui du couple
Devant le repas frugal
De quelques bons fruits
Toute la pudeur
Des tissus teints le matin
Qui La contemple
Un coquelicot
Se contente d’un pétale –
Papillon grimé.
Un amant caché,
Sculpteur sur bois placide,
Rêve sans cesse.
L’amour interdit
Trouve sa chaleur divine
Au sommet du mont
Grondement soudain –
Les frissons d’outre-tombes
Se fâchent encore
Un soldat nippon
Cultive sa légende –
Fantôme serein.
Trois dieux ancestraux,
Par la magie des âmes,
Les amants s’affrontent.
Un enfant perdu –
Des oisillons dans un nid –
Fragment de miroir.
Ultime rayon
Offert du soleil de plomb
Sur cette femme.