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Après une cuvée 2011 de grande qualité, le rap en 2012 a réservé son lot de surprises, bouclant au final une année singulière à bien des égards. De quoi se réconcilier à la fois avec l’exercice de l’album savamment distillé par certains, a contrario de ceux qui en prédisaient la disparition, tout en chérissant l’explosion continue des mixtapes devenues ces dernières années un passage obligé pour n’importe quel rappeur en recherche de contact direct avec sa fanbase, à commencer par ceux signés sur major. Et puis l’inévitable lot de surprises et d’énormes déceptions qui font le sel d’une année musicale passée à écouter un peu tout ce qui se fait.

Bien entendu, une introduction générique de ce type ne peut que vous amener à attendre de ma part des noms, des titres, des listes et des prises de position fermes et tranchées. Outre le fait que je préfère laisser chacun libre d’errer pour trouver son eden rapologique en se créant ses propres références, grâce aux phares dispersés ça et là par quelques activistes, dont votre serviteur, si besoin est, rien ne m’exaspère plus que d’enfermer la pensée dans un cadre qui fixe sur papier une année, une période décrétée arbitrairement comme ayant un début et une fin. Exit donc les résumés des derniers mois passés. Ils sont ce que vous en avez fait.

De mon côté, je préfère me concentrer sur ce qui est à venir. Sachant que, optimiste par nature, j’ai foi en l’initiative et l’envie d’avancer. Aussi, les projets prévus sur 2013 occupent totalement mon esprit ces dernières semaines. Dans ma grande mansuétude, j’ai enfin décidé de partager avec vous le résultat de mes lectures dans des entrailles de furet sur ce que nous réserve le rap de 2013 et la prophétie rap à venir. De là à dire que j’en suis le porte-parole, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas (sauf si vous m’y obligez). Ce Guide a pour vocation de brosser rapidement ce à quoi les mois à venir nous exposent. Une prophétie rap qui bien entendu ne se réalisera pas mais qui aura le mérite de vous aider à appréhender au mieux 2013. Afin que les tops dans un an vous soient complètement dispensables, occupés que vous serez à vous concentrer sur les plus grosses claques reçues.

Enfin, puisque je considère d’emblée que l’essence même de cette musique ne peut réellement évoluer qu’aux Etats-Unis, évacuons d’emblée la possibilité d’aborder autre chose ici que des disques de rappeurs américains. N’hésitez pas à balancer jurons et insultes face à cette prise de position somme toute injuste et complètement arbitraire. Je ne cherche qu’à toucher du doigt ce qui arrivera, tout simplement.

En 2013, je m’en tape grave

Par soucis de cohérence, je m’en vais classifier un peu les sorties à venir. En commençant par (ne pas) vous parler de celles qui n’auront, à mieux, qu’une faible importance musicale ou autre.  Ces disques sont nombreux et tous les citer viendrait à vampiriser complètement ce papier que j’ai bâti sur des fondations totalement positives. Mais vous pourrez totalement compter sur moi pour ne pas vous parler du futur disque de 50 Cent, “Street King Immortal”, prévu pour fin février, son dernier chez Interscope. Après 4 ans d’absence, et en-dehors de toute considération de ventes, l’ami Curtis ne m’excite carrément pas. Son personnage a fini de paraître complètement dépassé en 2012 par ce qui se fait autour et l’explosion de créativité qui l’entoure. Et puis en 2013, un disque qui crédite plus de 2 fois Dr. Dre sent vraiment le pâté. D’ailleurs, en parlant de ce dernier, je ne vous ferai pas l’affront de reparler de sa honteuse démission face au serpent de mer “Detox”; tout en me demandant à quel point Dre n’a pas été une illusion, une ombre fugace qui ne faisait que passer, en réalité, tant il n’en reste pas grand-chose aujourd’hui dans la période post-mi 90’s. Mais c’est un autre débat.

En 2013, il y aura bien sûr un nouvel album de Common, mais ça aussi je m’en tape grave. Tout comme le nouveau Birdman“Bigga Than Life”. Son meilleur personnage a toujours été celui qu’il joue en coulisses : le businessman millionnaire qui ne doit pas directement toucher à la musique. Birdman a déjà révolutionné une fois le business de la musique tout en propulsant un paquet d’artistes majeurs sur les 20 dernières années. Qu’il fasse ce qu’il veut de son fric mais nous faire écouter ses disques est loin d’être une priorité à mes yeux. En 2013, à ce qu’il paraît des gens attendant aussi le nouveau Talib Kweli. J’aimerais les rencontrer pour de vrai. Et puis je passe vite sur les 3000 trucs que Rick Ross a sûrement prévu l’année prochaine; à commencer par son LP prévu pour l’été prochain sur lequel on devrait avoir plus d’infos d’ici à début janvier. Artiste moyen à la créativité néanmoins impressionnante, Rick Ross est devenu en 2012 le seul et unique parrain du rap, celui qui drive le business grâce aux choix plus que judicieux de son label Maybach. Gunplay, Meek Mill, les tonnes de mixtapes balancées ou les solos de Ross ont confirmé qu’il était celui à même de définir le rap en 2013. Mais ça je m’en tape; un micro en main pour moi il est toujours aussi laborieux à écouter.

En 2013, il y a de fausses bonnes idées

Les fausses bonnes idées de 2013 sont ces disques qui promettent beaucoup à l’auditeur peu exigeant. Celui qui ne fonctionne que par le hype du moment, le nom qui tourne en boucle sans savoir réellement de quoi il retourne. Ou ces projets qui s’annoncent percutants alors qu’ils sont basés sur des fondations prises dans la vase avant même de voir le jour. A commencer par un pseudo retour en grâce d’un Lil Wayne plus que jamais à la ramasse et totalement hors sujet. Transformé en pantin camé, 2013 verra sûrement l’apparition d’un Tha Carter V dont on se passerait bien. Ainsi que les suites de projets dont on ne comprend pas toujours bien l’articulation dans sa carrière; genre “I Am Not An Human Being 2”, “Like Father Like Son 2”… De quoi définitivement griller Mr. Carter. Triste fin pour celui qui restera la plus grosse claque pour le rap des années 2000. Une comète de plus.

Je passerai vite sur la galaxie Wu Tang qui commence aussi à sentir un peu le renfermé. Le RZA se détournant peu à peu de la musique pour se fixer définitivement à Hollywood, le crew semble bien parti en 2013 pour nous gratifier d’une série de disques ratés et/ou chiants comme la pluie, à l’image du récent Wu Block d’une platitude à faire pâlir. Si la perspective d’un retour de Ghostface en solo peut en exciter plus d’un, ses récentes escapades personnelles promettent le pire pour 2013. Souvenez-vous ses derniers disques pour Def Jam, qui ressemblaient plus à une manière de solder le contrat plutôt que de proposer du vraiment frais : “Ghostdini…”, “Apollo Kids”, même “Wu massacre” ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Et sont surtout une preuve flagrante que GFK parle beaucoup mais ne semble plus à même de proposer quoi que ce soit d’excitant si le RZA n’est plus dans le coin. Ce dernier étant crédité en tant que producteur exécutif sur la prochaine collaboration avec le funky Adrian Younge, prévue pour février, on se dit que peut-être… Avant de définitivement arrêter d’espérer, au-delà d’une poignée d’apparitions dont il a le secret, de manière décousue. Et je ne parle même pas de ce qui sera l’année des 20 ans de “Enther The Wu Tang”, tellement je crains le sabotage total dans une vague tentative de rendre hommage à un album qui doit rester à sa place : au musée, parmi les disques qui ont compté.

En 2013, on aura aussi droit à la “suite” de l’exaspérant “Cruel Summer” de G.O.O.D. Music, intitulé “Cruel Winter”. Aux manettes : un Kanye plus que jamais à la rue, comme jamais il ne l’a été dans sa carrière. Mais tous les grands artistes connaissent au moins un passage à vide. Et lui le vit à fond ces derniers temps. Sa tentative de récupération de la scène de Chicago en fusion n’efface pas des ficelles grossières et un manque cruel d’inspiration le micro en main. Cruel été, hein, quand on entrevoit ses propres limites de rappeur. Et de producteur ?

Pour certaines jeunes pousses, inutile de dire que 2013 s’avère être une épreuve bien compliquée à relever, même si ça n’en a pas l’air dit comme ça. A$AP Rocky et Tyler portent tous les deux sur eux la marque au fer rouge de ceux a qui ont confié bien vite les commandes de l’appareil, avant même d’être certain de ce qu’ils pourraient en faire. La A$AP Mob n’en finit plus d’apparaître comme une vaste blague de gamins, des comiques troupiers dont on attend encore de comprendre ce qu’ils sont venus faire ici. Si leur “leader”, A$AP Rocky, s’en sort largement mieux que la moyenne du groupe, s’imposant comme l’une des révélations médiatiques de 2012, sa musique sent déjà étrangement le rance. C’est embêtant après un seul véritable disque plutôt sympa mais sans plus; et que tout le monde a déjà presque oublié alors qu’il était le centre du monde à sa sortie il y a 12 mois. Le purple gave tout le monde, c’est officiel.

Une situation que l’on retrouve de manière assez étrange chez les cousins californiens de Odd Future : eux aussi un petit groupe de jeunots catapultés sur le devant de la scène avant d’avoir eu le temps de vraiment faire de la musique. Et qui est entré en déliquescence en 2012. Ou même avant, pour les esprits les plus exigeants. On n’en finit plus d’attendre que Tyler se remette au rap ou lâche tout pour faire du stand up gore à base de dégustation de vomi. Une année compliquée pour le leader d’OF. Pour le crew tout entier aussi, à l’image du très oubliable “The OF Tape Vol 2 ” ou du décevant nouveau LP de MellowHype. Et ça n’est pas “Wolf” de Tyler en mai prochain qui risque de renverser la vapeur en 2013. Domo Genesis est le seul à s’en sortir correctement grâce à sa collaboration honnête avec Alchemist.

Enfin, celui qui devrait arrêter de tenter des choses et faire le point sur sa carrière, Pusha T, devrait aussi nous gratifier d’un “My Name Is My Name” qui inquiète terriblement, sous ses atours d’album incontournable de l’année à venir.  A croire que sa relation étroite avec Kanye a contaminé sa musique. Là où son flow tranchant et son charisme aurait pu faire la différence il y a encore deux ans, il ne semble plus que l’ombre de lui-même et loin d’être capable d’agiter les foules époque Clipse circa 2006-2008. Son ‘Pain’, en compagnie d’un Future qui n’a jamais été aussi dispensable, donne déjà le ton : prod boursouflée et prétentieuse, beaucoup de vide derrière. Et au milieu, du plat.

En 2013, on s’excite aussi

Ayant désormais installé avec brio un climat de hatisme pur au sein de ce papier, je peux complètement renverser la vapeur et dresser une liste des projets que j’attends de pied ferme, ceux à même de tourner sans discontinuer chez moi de longs jours durant. Ceux pour lesquels je vous gratifierai probablement de kilomètres de mots pour 2013. Ne me remerciez pas, je fais ça pour l’amour de l’art.

Sans surprises, ces projets sont bien plus nombreux que ceux sur lesquels je ne dépasserai pas une demi-écoute. Qu’il s’agisse de la sortie que l’on espère imminente du tant attendu “Act II : Patents Of Nobility” de Jay Electronica ou du successeur du grand “Pluto” de Future, j’ai nommé “Future Hendrix”. A mes yeux, ces deux disques ont des trajectoires comparables : portés par des artistes en passe de devenir des références dans leur manière d’aborder la musique, ceux sur qui l’ont fonde légitimement de gros espoirs pour les années à venir. Et ceux qui m’ont impacté de manière importante sur leurs dernières sorties. Si Future sur ce créneau là a réellement pris une longueur d’avance, grâce à ses tapes et son style unique, Jay Electronica pourrait faire un retour en force en 2013.

Lorsqu’on a été marqué par un “Act I” en forme de coup de poing et des suites, “Exhibit A” et “C”, on ne peut qu’appeler de ses voeux une confirmation définitive du talent de lyriciste et de MC d’un Jay Electronica bien trop absent ces temps-ci. Si l’on s’interroge forcément sur la longue gestation du projet, en cours depuis 2008, ou sur la reprise prévue du ‘Bonnie & Clyde’ de Gainsbourg (!), J.E. est parvenu à transcender ce style de rappeur old school pour l’amener vers quelque chose de tellement marquant qu’on ne peut qu’en attendre davantage de sa part : un LP en bonne et due forme, sans faux semblants, sans détour. A 37 ans, il est plus que temps pour Jay.

Pour Future, l’horizon aussi semble bien dégagé. “Future Hendrix” va débarquer en février en terrain conquis avec maestria par son géniteur. Le véritable espoir pour Atlanta, c’est lui. Et il faudra que tout le monde se fasse à ce flow qui alterne entre chant et rap, savamment vocodé mais pas trop. Parce que si tout se passe bien, Future pourrait encore exploser le rap jeu avec un deuxième LP officiel marquant. En attendant, on aura droit bientôt à la rituelle mixtape, “Super Future”, déjà repoussée mais qui ne devrait plus tarder.

Dans le même ordre d’idée, aux rayons des confirmations, King Louie ne sera pas loin probablement d’être officiellement intronisé patron du rap de Chicago en 2013. Son “Dope & Schrimp” évoqué dés mai dernier aiguise l’appétit de n’importe quel amateur de rap bien constitué et risque de transformer les choses durablement. Au regard de la fin d’année de Louie, et de cette tape/synthèse “Drilluminati”, inutile de dire que Louie est plus que jamais en place pour faire de 2013 un tournant dans sa carrière.

A bien des égards, 2012 aura aussi été l’année de Gunplay. Et tant mieux pour lui tant sa carrière musicale s’avère plus courte que n’importe qui d’autre : déjà promis à l’incarcération à vie pour agression et vol à mains armées, inutile de dire que Richard Morales Jr. a intérêt à concrétiser son souhait de sortir son premier LP officiel avant l’été 2013. Pour ceux qui n’ont pas dormi en 2012, il s’agit évidemment de l’une des sorties les plus attendues des mois à venir. En attendant, on se repasse “601 & Snort”, “Bogota Rich”, “Rap Sheet” et tous ces morceaux qu’il a transcendé par sa seule apparition et son style inimitable.

Aux rayons des grosses machines, je fonde bien entendu de gros espoirs pour 2013 (mais 2014 semble plus probable…) sur l’apparition d’un “Watch The Throne 2”, géré de main de maître par Jay Z et Kanye. Si ce dernier m’inquiète raisonnablement, je fais confiance au savoir-faire des deux poids lourds du business pour s’approcher de ce qu’a été “Watch The Throne” premier du nom pour moi : une expérience au-delà du disque. Un hommage à la disproportion et à l’ambition sans limite. Sans être très sur de ce à quoi je peux m’attendre pour ce WTT 2, je me jette corps et âme dans cette bataille pour l’éclosion d’un nouveau disque important pour moi. Et j’envoie mes prières à Kanye, qu’il s’éloigne 3 mois de cette spirale négative qui le freine pour retrouver un peu de fraîcheur et les idées claires. De son état d’esprit dépend bien sûr la suite de ses aventures aux côtés de Hova.

Injustement honni et maltraité par les vrais t’as vu, Drake se traîne cette image de faux-rappeur, pseudo artiste et musicien qui se bornerait à draguer les nanas en roucoulant sur disque comme un pigeon en rut. C’est oublié bien vite son parcours et le sans faute discographique depuis “So Far Gone”. Ces 3 dernières années, Drake a installé son personnage, son style et un son si particulier que personne aujourd’hui ne semble en mesure d’atteindre : cet équilibre parfait entre rap, pop et rnb. Un accomplissement historique, à tout juste 26 ans. Pourquoi ne continuerait-il pas sur cette lancée en 2013 ? Hormis deux ou trois errances, “Take Care” a confirmé le standing d’un Drake qui cultive de mieux en mieux le paradoxe de ce personnage en pleine réussite sociale et artistique qui lui fait se poser des questions centrales sur là d’où il vient et ce qu’il est aujourd’hui. Pas si courant dans le rap cette honnêteté vis à vis de soi même. Sûrement ce que l’on reproche le plus à Drake. On dit qu’il se rapproche beaucoup de Jamie de The XX pour ce troisième vrai solo sans titre pour le moment. A suivre.

Personnage insaisissable, Danny Brown se fait fort de marquer 2013 en se liant définitivement à un autre personnage de sa trempe : son “ODB” annoncé officiellement fin octobre ne manquera pas de faire parler de lui. D’autant que son statut de “nouveau ODB” un peu facilement balancé devra désormais être justifié sur disque. “XXX” a posé les bases d’un personnage complexe, au style exubérant mais qui n’en oublie pas de travailler le fond avec attention. Danny Brown va devoir répondre à ça et monter la barre d’un cran. On redemande au moins un ou deux ’30’ pour prendre le rappeur de Detroit au sérieux dans quelques mois. A moins que ça, il faudra reconsidérer notre position.

Au rayon des suites, après son succès d’estime avec “Live From The Underground” il y a quelques mois, Big K.R.I.T. devrait aborder son duo avec Yelawolf annoncé pour 2013 sereinement. Les “Country Cousins” doivent encore nous convaincre de la viabilité de ce projet mais si Yelawolf a beaucoup pris dans la tête ces derniers temps, K.R.I.T. est aujourd’hui en position idéale pour faire ce qu’il veut. Def Jam le suivra quoi qu’il en soit.

Enfin, 2013 est aussi l’année de la confirmation pour un paquet de petits jeunes aperçus sur mixtapes ou en feats ici et là ces derniers mois. On pense déjà au premier LP de Lil Resse sur Def Jam qui devrait finir d’imposer la marque de fabrique de Chiraq sur le rap. On s’est déjà laisser envoûter par les baffes ‘Traffic’ et ‘Us’ ces dernières semaines; Lil Reese surfera sûrement sur ces morceaux pour sa prochaine tape “3hunna Da Mixtape”. Avant l’annonce officielle de son long jeu ? Rayon jeunes qui en veulent, je pense aussi à XV, originaire du Kansas. Pas un petit jeune à proprement parler, du haut de ses 27 ans, mais dont attend encore les premières manifestations officielles sur disque. Fort d’une longue carrière de faiseur de tapes (pas moins d’une vingtaine en six ans, dont l’excellente “Popular Culture” en 2012), XV va devoir confirmer sur “The Kid With The Green Backpack” en 2013 et confirmer que son deal avec Warner n’était pas juste du vent.

Je pense aussi très fort à ce qu’un Starlito pourrait être capable de nous sortir sur 2013. J’ai été le premier surpris par “Mental WARfare” qui a changé un peu mon point de vue sur le rappeur originaire de Nashville. Je trahis un peu la logique de cette prophétique, n’ayant pas d’infos concrètes sur ce que sera 2013 pour lui, mais je compte sur mon influence démesurée pour le pousser à revenir rapidement aux affaires.

Enfin, s’il y a bien un nom qui revient souvent sur le Web, c’est celui de Logic. A 22 ans, le jeune blanc bec du Maryland s’est d’entrée intronisé “Young Sinatra” sur la tape du même nom. Sur la suite sortie en avril dernier, Logic pousse plus loin son style old school réactualisé, dans la lignée de ce qu’à pu faire un Joey Bada$$ cette année. C’est pas toujours 100% mémorable mais terriblement efficace. Et les chiffres de downloads de ses 3 tapes enregistrés en 2012 confirment l’inclinaison du public pour ce retour aux sources confortables. Même si l’envie d’avancer s’en trouve ainsi pénalisée. Il faudra plus en 2013 pour sortir du lot; mais laissons à Logic le loisir d’user son flow tout-terrain et diablement entraînant sur des exercices un peu moins confortables que le sempiternelle hommage aux 90’s pour voir ce qu’il a réellement dans les tripes.

En 2013, on se laisse surprendre

Cette liste non-exhaustive de projets d’ors et déjà prévus pour l’année à venir ne doit pas dissimuler une réalité : il semble évident que 2013 sera en grande partie agitée par des projets dont nous ignorons quasi tout pour le moment. A la faveur des explosions incontrôlées, des reports ou des apparitions surprises au dernier moment, laissons le soin à ceux que nous suivons de plus ou moins près de nous prendre par surprise. C’est simplement la meilleure façon d’appréhender sereinement l’environnement musical direct. Et celle qui nous garantit les émotions les plus incontrôlables et déraisonnées, évidemment.

Merci à Internet qui m’a appris à passer deux heures devant un écran pour finir un papier que personne ne lira en entier.
Je lui dédie cette prophétie autoréalisatrice fondée sur des feelings contradictoires.