Cloud Cult est un groupe comme on les aime, intègre et à forte personnalité. L’album précédent nous avait laissé un peu sur notre faim parce que la folie était un peu moins présente, mais on a continué à garder une sympathie certaine pour la formation du Minnesota qui sort tout de même son neuvième album. Cette folie n’a pas réapparu subitement, mais dès It’s Your Decision, on sent une vraie belle intensité.
Il y a toujours plus dans une chanson de Cloud Cult. Leur habitude d’en faire trop est toujours aussi réjouissante parce que malgré tous les effets, malgré l’ampleur, cette musique n’est pas imposante, elle reste intime, personnelle. Ce groupe sait créer une intimité avec son auditeur. C’est une maison accueillante qui ne paye pas de mine de l’extérieur mais que l’architecture complexe rend très spacieuse. Autre paradoxe, ce groupe a l’air de fonctionner dans la vie comme une communauté. Si la musique évoque sans conteste le vivre ensemble, et une œuvre vraisemblablement collective, on est loin des nouveaux hippies à la Edward shape And The Magnetic Zeros. De plus, le son n’a jamais cédé à la mode de la fausse déglingue. Les violons sont toujours à deux doigts d’être synthétiques, et ils ne lésinent pas sur les explosions bien agréables de 1x1x1.
Quand on prête une oreille plus attentive à ce qu’ils chantent, on peut détecter çà et là quelques indications sur leurs intentions. Life is a playground/But it takes a lot of work par exemple est assez révélatrice de leur volonté de discipliner leur créativité. Et ils ont raison, puisqu’ils poussent la densité très loin sur Sleepwalker. Le très beau It’s Your Decision convoque tout, le piano, le roulement de batterie, des violons toujours à deux doigts d’être synthétiques et un cœur gros comme ça pour en faire un grand moment.
On sent leur envie, leur goût de se mettre ensemble pour beugler Complicated Creation. Comme ils le disent si bien In the end we are measured by the size of our hearts/So we can’t do this alone (Good Friend).
Une fois qu’ils ont pris congé de nous sur l’incandescent The Show Starts Now, on les raccompagne sur le pas de la porte, on leur fait au revoir de la main, certains qu’on est de les accueillir encore et encore.