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Une pochette qui assume fièrement son ambiguïté et qui vous nargue d’un « We Are Beauty », deux éphèbes intellos qui se défient avant de défier le monde, voici vos premiers contacts avec « Curry & Coco », duo hédoniste qui ne cache pas son intention de relancer l’electro-disco et de vous donner l’envie d’aller faire le mariole à la techno-parade.

Composer dans leur cave des hymnes qui génèrent des conflits internes entre cerveau et jambes semble être le sacerdoce de Thomas et Sylvain respectivement à la batterie et au synthétiseur à tendance trop de modernité tue la modernité. La démarche est puérile mais on ne peut définitivement pas leur en vouloir, tant tout cela est saupoudré d’une bonne dose de second degré. « Who’s Next ? » condense toute l’insolence d’un groupe qui est parti pour vous faire culpabiliser tout au long de titres tous plus pop et dancefloor les uns que les autres. « Culpabiliser » ? Oui, car se déhancher énergiquement sur des titres aussi faibles ne peut être qu’un plaisir coupable.

Adeptes des beats qui claquent et des refrains qui dégoulinent (« Top Of The Pop »), Curry & Coco n’hésite jamais à voler ses gimmicks aux années 80 et à défendre l’art du clavier joué à un doigt. Forcément quand on secoue le tout, ça donne du single d’une rare efficacité mais à la durée de vie bien courte (« Sex is Fashion »). « Meteors » voudrait donner dans la french touch proche de Phoenix mais est aussi putassière que du Sebatien Tellier. On a presque envie de les envoyer représenter la France à l’Eurovision. Un concept gay-friendly, une remise au goût du jour de tout ce qu’on a fait de pire sous Mitterrand, un côté provoc facile qui peut choquer la ménagère tout en faisant marrer le jury et surtout une ambition débordante à la limite de l’ineffable prétention, non là c’est clair que nous aurions des chances de faire des scores plus honorables qu’avec la rengaine des Fatals Picards. Vraiment Curry & Coco ne sont pas sérieux, et c’est sûrement ce qui les sauve.

Car le pire, c’est que la formule marche quand même souvent ! On hoche bêtement de la tête sur « Dancing like a monkey » comme un gamin qui vient de se laisser surprendre par sa première Desperado. C’est vain mais enthousiasmant ; c’est irresponsable mais bêtement catchy (« Yummy Mummy »). On aurait presque envie de laisser notre intellectualisme au placard, de prendre la première BM venue et de foncer à Deauville avec pour seul compagnon l’insouciance. Il faut dire qu’un club de province proportionnellement aussi ringard qu’il se croit branché est peut-être le meilleur moyen pour sautiller sans relâche sur « Ultrasonic » et apprécier tout l’humour du duo. Ca faisait quand même longtemps qu’un truc aussi débile n’avait pas fait autant béatement sourire.

Si vous souhaitiez aller lever des culs à Rimini, offrir des coupes de champagnes en relevant toutes les deux secondes le col de votre chemise italienne achetée le matin même auprès d’un vendeur à la sauvette, « We Are Beauty » sera sûrement un wing album de qualité, en revanche si vous espériez effleurer du doigt une romance estivale adolescente, il vous faudra probablement vous procurer quelque-chose avec plus de densité.

Note : 5,5/10