Groupe culte de la scène hardcore new yorkaise, Killing Time a d’abord été signé chez In Effect Records puis chez Blackout Records. Après une reformation en 2006 suite à un break de huit ans, le quintet revient aujourd’hui avec une solide déflagration sonore qui n’a rien renié de sa verve d’antan. Complètement anachronique, « Three Steps Back » est le plus old-chool des albums qui m’ait été donné d’écouter depuis des années, depuis Minor Threat, Sick Of It All et Gorilla Biscuits pour être exact.
Dès « Flight Plan », l’odeur su squat s’empare de vos sens. C’est brut, rapide et revêche. La compromission n’a pas lieu d’être ici. La reformation est une histoire d’hommes et non une histoire de sous. Il y a une connivence d’univers immédiate qui rend impossible la non adhésion à des brûlots comme « The Accident ». Les guitares se dédoublent sur « Mingus » et on réalise combien la marque de fabrique de Killing Time réside dans ses deux guitaristes (phénomène assez rare dans le genre pour être noté). Le groupe n’hésite d’ailleurs pas à s’acoquiner avec des solos de guitare diaboliquement rock’n’roll (« Half Empty »)
Bien sûr on pourra reprocher au groupe d’être parfois un peu trop catchy (« Cropduster ») et surtout de reproduire à envie une formule qui fonde un album sur douze titres qui ne dépassent jamais les trois minutes et qui misent tous sur l’efficacité (« Crouch »). « Three Steps Back » ne marquera pas l’histoire. La saveur du souvenir manque de remise en question pour sentir le goût du futur, mais que de titres à l’acharnement ravageur !!!
Killing Time reste ainsi un fer de lance d’une époque qui se propage toujours. Digne compagnon de route de Rancid (« 24 »), ils représentent à eux deux les vestiges d’un hardcore qui sait garder son intransigeance malgré les appels et la corruption de la vie.
Note : 7/10
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