2013 vu par Trevor Philips

Introduction de Olivier : Trevor Philips n’est pas un être facile. Ermite dont l’immense et soudaine popularité n’a pas entamé l’apparente misanthropie, Trevor cache sous le vernis émaillé de son acide carapace l’un des coeurs les plus purs qu’il m’ait été donné de croiser. Pur à 91% environ.  Il faut avoir vécu quelques dizaines d’heures en sa compagnie pour le concevoir, mais Trevor est un être humain. Le plus humain des avatars. Insaisaissable et fou. Une légende au regard unique. Sa présence est un honneur dont il n’a que faire, mais un honneur quand même.

Mon nom est Trevor Philips et le monde m’a découvert le 17 septembre 2013. Et quand je dis le monde, c’est Tout le Monde. La Planète. L’Univers.  Alors demandez-moi ce qu’il faut retenir de l’année 2013 et je vous répondrai : “moi”.

MOI.

Trevor Philips.

Ce n’est pas de la vanité. C’est la réalité. Je suis un événement. Vous vous souviendrez tous de moi. Tous.  2013, je l’ai vécue dans un grand brouillard. Un putain de maelstrom. Mais le 17 septembre 2013,  je me suis retrouvé sur tous les écrans du monde.

Un jour avant, j’étais encore en slip sale dans un trailer park de Los Santos, une pute dans une main et une seringue dans l’autre.

Le lendemain j’étais une célébrité mondiale.

Des millions de fans en quelques heures.

Trevor dans toutes les têtes.

Vous croyez au karma ?

Voyez-vous, lorsqu’on est ce que je suis, on ne s’attend pas à être “aimé”. Je savais que je faisais partie du plus gros coup de l’année. Je ne suis pas un débutant. Mais je ne pensais pas attirer la sympathie. Je suis ce que l’on désigne pudiquement comme une “personnalité difficile”. Un “personnage controversé”. Autant vous dire que l’amour de mon prochain, j’ai fait une croix dessus et tiré la chasse.

Pour tout cela et du fond du coeur, merci à tous les fans. Vous avez fait de moi un homme meilleur.

C’est faux, évidemment, et je vous emmerde. RIEN ne me changera. Je suis Intègre.  Seulement, l’intégrité, on la trouve désormais dans les chiottes, première porte à droite après “Amour du Prochain”. Sale temps pour les belles âmes.

Si vous avez lu jusque là et que vous ne ne savez toujours pas qui je suis, allez vous faire foutre, mais avant d’aller vous faire foutre, tapez “Trevor Philips” dans Google, ça me laissera le temps de réflechir à ce qui s’est passé en 2013 à part MOI.

Laissez moi le temps de réflechir. On ne laisse pas le temps aux gens de réflechir, dans cette époque de merde.

LAISSEZ MOI MÉDITER BORDEL.

Maintenant redemandez moi ce qu’il faut retenir de l’année 2013. Et là, – suprise, tadaaa –  je vous donne une autre réponse. Il ne faut jamais presser les gens. On n’obtient pas les bonnes réponses de cette manière. On obtient les bonnes réponses en torturant.

Je plaisante.

Donc redemandez-moi ce que j’ai retenu de l’année 2013.

La musique ? Rien à foutre de la musique : j’écoute Rebel Radio. La musique s’est arrêtée de jouer lorsque Johnny Cash a cassé sa pipe à crack. Et ce n’est pas deux connards en costume de satin noir et casques de robots qui vont me faire changer d’avis.

Mon avis ? La musique d’aujourd’hui ne vaut rien. En 2013, les 3 morceaux que toute cette foutue planète a eu en tête, y compris moi – PUTAIN DE BORDEL, Y COMPRIS MOI – ont été chantés par un seul et même crétin : cette petite fiente de Pharrell Williams. Je n’ai aucun grief contre Pharrell Williams. Je ne le connais pas personnellement et le succès de ce chanteur semble démontrer qu’il fait bien son métier. Seulement les petits rats qui chantent en voix de tête, je peux pas.

En 2013, j’ai retenu la mort de Walter White.

J’ai débarqué le 17 septembre et Walter nous a quitté le 29 septembre. Appellez ça une coincidence, appellez ça ce que vous voulez. Appelez ça un hasard. Je n’achète pas. Rien ne se créé, tout se transforme, pas vrai ? Le karma ? Je n’y crois pas et je ne crois pas NON PLUS avoir écrit le contraire. J’ai écrit le contraire ? NON.  Alors ne me faites pas perdre le fil de mes pensées et laissez-moi dérouler ma putain d’élégie pour Walter White.

MERCI.

Et si vous ne savez pas qui est Walter White, je ne peux rien pour vous et vous propose d’aller vous infliger à vous même un supplice intolérable que les culs bénis de ce magazine ne m’autoriseront pas à décrire ici.

Walter White, mes bien chers frères.

Walter était notre maître à tous. Le meilleur. La pureté incarnée. J’ai moi même une petite affaire. Je sais la difficulté d’obtenir le meilleur produit. Je connais les embûches semées sur le chemin de la pureté. Walter était l’un des grands cerveaux de ce siècle. Je ne peux imaginer le monde s’il n’avait pas été là pour tout changer. Ce qu’il a produit nous a tous fait évoluer. Et pour cela, il restera à jamais dans ma mémoire.

Je n’ai qu’une chose à dire : merci pour la créativité, l’esprit d’entreprise, merci pour l’innovation. Même si je sais que Walter a enfin trouvé la paix, c’est avec une profonde tristesse que je porte son deuil. Walter était un homme intelligent et raisonné. Un visionnaire – le plus grand de son temps – ayant offert à tous le produit le plus soigneusement étudié qui soit. Le monde lui doit une fière chandelle.

Au revoir, Maître.

Walter était un être extraordinaire. Mes pensées vont évidemment à ses amis et sa famille.

Sauf qu’il n’en avait plus, de la famille et des amis.

TOUT ÇA C’EST DES CONNERIES : ouvrez les têtes d’épingles qui vous servent d’yeux et regardez le désastre. Ce type était un génie et qu’a-t’il fait de 80 millions de dollars ?

80 PUTAIN DE MILLIONS DE DOLLARS.

RIEN.

RIEN.

Un grand RIEN.

Ça me rend DINGUE : être aussi brillant et ne pas prendre une once de bon temps avant de crever. PUTAIN : 62 EPISODES DE BREAKING BAD, CE MEC SE FAIT 80  MILLIONS DE DOLLARS DE BENEFICES ET PAS UN VRAI RIRE DE SA PART.

La vie est trop courte pour s’infliger ça.

Surtout quand on est cancéreux.  Walter White est mort. Mais il serait mort de toute façon, pas vrai ? Parce qu’il était cancéreux option phase terminale, pas vrai ?

J’emmerde Walter White et son génie.

Retenez un événement majeur de l’année 2013 :  j’ai écrasé le crâne d’un Hell’s à coup de talon devant son gang après avoir ****é sa nana sous ses yeux , la scène a été diffusée sur des millions d’écrans et personne, PERSONNE, n’a osé lever le petit doigt.

Même pas la censure.

Moralité : la censure ne peut rien face à la pureté du produit.

Bien à vous,

Trevor

PS : toutes les formules de condoléances dédiées à Walter White et insérées dans cet article sont “empruntées” à la page “En souvenir de Steve.” (https://www.apple.com/fr/stevejobs). Fuck you iFruit.

T.