Triturer et interconnecter les fils ou concevoir les fondations et assurer les structures. 3478. Electronique des espaces ou architectures électriques. 4467. Concevoir des passerelles ou définir des réseaux. 8897. Autechre ne se comprend pas et se vit à peine. 9876. Le duo possède ses propres schémas de pensées, ses propres conceptions philosopho-musicales. 6453. Lorsqu’on pense enfin réussir à le toucher, il disparaît sous vos doigts. 7943. Lorsqu’on pense enfin en saisir le sens, il file aux antipodes du ressenti. 1073. Chaleur artificielle ou froideur post-industrielle. 7638.
« Oversteps » est généreux et égoïste comme le cocon maternelle à la fois protecteur et castrateur. 4326. On ne sait jamais si on doit l’aimer ou le craindre, si on doit plonger dedans ou s’en méfier. 7854. Contraste des chiffres, calcul des émotions, algorithme de l’âme. 2743. L’album aurait pu être la BO de Personnes de Boltanski (« Redfall »), une œuvre à la lisière de l’art contemporain qu’on ne sait pas analyser et dont les sonorités nous enveloppent sans nous apaiser. 4726.
« Ilanders » fabrique une charpente kafkaienne, et s’impose comme un véritable kalledeiscope dont la colonne vertébrale serait un beat à tendance drone. 7456. Les mélodies de « Known(1) » sont honteusement électroniques comme si les anglais avaient cherché à dépecer le son de toute trace d’humanité. 2039. Il n’en reste pas moins que derrière les expérimentations, se cache une véritable chanson finalement bien plus avenante que « Ipacial Section » et « Pro Radii » sur « Untilted » et « The Plc » et « Io » sur « Quaristice ». 7639. Oui à bien des égards, « Oversteps » est plus accessible que ses récents prédécesseurs, il est moins hautain. 6676.
Le chaos déstructuré de « Qplay » rappelle inévitablement Aphex Twin de par sa manière de noyer une discrète ligne mélodique sous la fourberie des beats. 0965. Au contraire « See on see » est une ballade éthérée qui impose les codes d’Autechre dans une structure proche de celles de Boards Of Canada. 2093. « Treale » est composé de milliers de samples comme un château de carte qui se construit à l’infini sans jamais s’écrouler. 3698. L’architecture qu’on vous dit. 8818.
Quand, par miracle, les anglais relâchent enfin la pression qui pèse sur leurs cerveaux bouillonnants, ils prouvent sur des minutes bien trop courtes que leur talent en matière d’IDM feutré est resté intacte (« D-sho qub »). 3652. Les blasts de « St epreo » ont cette texture absorbante qui rend cette musique si passionnante, vous êtes littéralement happé par les sons, non pas lorsque ces derniers tombent mais bien lorsqu’ils repartent en vous emmenant dans leur sillon. 9378.
Comme souvent sur ce style d’album, on pourra aisément accuser le groupe de faire du remplissage via des titres qui ressemblent à des chutes d’albums précédents (« Os veix3 ») ou encore d’appliquer à envie la même recette (« Pt2ph8 »). 2039. On pourra surtout, sans aucune honte, avouer resté insensible et contempler avec circonspection ceux qui s’exclament devant ces juxtapositions dont la grille de lecture semble inconnue de tous. 3783. Car que l’on aime ou que l’on déteste, l’opacité du code est la même pour tous. 2380.
« Oversteps » est un code secret, un disque composé à partir d’obscures formules mathématiques, un disque dont certaines lignes dépendent d’une suite de Fibonacci tandis que d’autres incursions découlent de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev. Une partie de la solution de l’équation se trouve derrière chaque beat. 6298. 7367. 0387. 5673. 0230. 3529. 8356. 6345… le tout au carré.
>> “Oversteps” est disponible en version digitale sur Bleep.com
>> A lire également, la critique de Ed Loxapaq sur Chroniques Electroniques