Il en faut quand même de l’assurance pour appeler son groupe Broadcast 2000. Surtout que Broadcast n’est pas un obscur groupe indé mais bien l’avenir de la musique pop et sûrement l’un des plus beaux fers de lance de l’écurie Warp. Je ne sais pas, ce serait un peu comme appeler son groupe Slayer 1666, Rancid 1664, Au Revoir Simone 1669, Kraftwerk 1989, Nirvana 1991 ou encore Daft Punk 3000 ! Ca manque au pire de classe, au mieux de culture. En plus ce n’est pas comme si les deux groupes n’étaient pas anglais (Birmingham pour les originaux, Londres pour les seconds).
Enfin la bonne nouvelle dans tout cela, c’est que Broadcast 2000, sans risquer de faire de l’ombre à son homonyme, s’en sort plutôt avec les honneurs. Fondé autour du multi-instrumentalise Joe Steer, il s’agit d’un projet folk qui incorpore via un line up à géométrie variable percussions, xylophone, contre-basse, violon et violoncelle. L’entité ainsi constituée livre une pop folk particulièrement xylophonée capable de livrer de chouettes chansons comme « Get Up and Go ».
L’absence de guitare permet souvent de transformer des compositions anecdotiques en jolies ritournelles post-hivernalles (« Your Own Worst Ennemy ») et oblige le groupe à orienter différemment son spectre d’action mélodique (« Rouse Your Bones »). Derrière l’innocente légèreté, les chansons sont souvent poussées par une rythmique qui ne tarde pas à s’étendre (« I Hold My Breath »), et les mélodies qui pouvaient paraître déjà connues révèlent finalement de nouveaux visages (« Gonna Build A Mountain »). On sent l’influence de la scène canadienne, cette volonté à la Arcade Fire de laisser des chansons simples se faire habiter (« The Outsider steps inside »).
On en arriverait presque à regretter que le groupe n’ait pas essayé d’imposer un peu plus sa personnalité sur l’ensemble de l’opus et au sein de son patronyme (« All i said and done »). Broadcast 2000 caresse dans le sens du poil mais plutôt dans le bon sens.
Note : 6/10