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NEDRY – Condors

Par Benjamin Fogel, le 16-02-2010
Musique

Fondé sur la puissance créatrice de deux « techniciens » Anglais (Chris Amblin et Matt Parker), et appuyé par la profondeur de la voix d’une Japonaise (Ayu Okakita), Nedry est un trio londonien difficile à géolocaliser sur notre mappemonde musicale. L’enrobage trip hop y cache des influences bien plus vastes qui puisent aussi bien dans le dubstep, que dans l’ambiant et l’indie noise.

Le son est pur et les beats possèdent une densité qui emplit l’espace. « A42 » est à la croisée de l’IDM vocale et et de l’EBM sensuelle. Ayu Okakita fait penser à une Bjork qui interpréterait un titre de Portishead, ce qui débouche invariablement sur la folktronica de « Apples & Pears ». Sur « Squid Cat Battle », Nedry laisse exploser sa première salve de guitares conférant ainsi une nouvelle grille de lecture pour déchiffrer « Condors ». Effectivement la structure est définitivement post-rock et on fait alors le rapprochement avec 65Daysofstatic pour qui le groupe ouvre actuellement sur scène. L’affiliation est encore plus nette sur « Scattered » qui voit la voix être remplacée par des drilles de batteries pour un instrumental survitaminé et oppressant.

Ayu Okakita force un peu parfois sur les émotions. Effectivement, la chanteuse se livre trop, et ce à des moments souvent inopportuns (on peut d’ailleurs faire le même reproche à Bjork). L’ambiance romanesque qui se dégage de ses excès éloigne le groupe des terres minimalistes et le rapproche d’une autre frange tout aussi intéressante car sous exploitée. On pense ainsi parfois à des accointances d’obédience gothique, le tout passé au filtre de l’ambiant, « Condors » nous rappelant ainsi au bon « Souvenirs » de The Gathering (« Condors »).

« Condors » est un peu court en bouche pour se lancer dans de grandes affirmations, d’autant plus que les deux derniers titres sont dispensables et que l’ambiant experimental « Four Layers Of Pink » a tout d’un interlude. Mais il permet en tout cas à minima à Nedry d’imposer sa patte, de se substituer à plein d’univers et de trouver sa place au sein du mien.

Note : 7,5/10

>> A lire également, la critique de Mmarsup sur Little Reviews et la critique de Benoit sur Pop Revue Express