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Alors que le rock indé traverse une vraie crise et qu’il déborde de prétendants ayant leur avis sur la manière dont il doit sonner, un courageux groupe de San Diego vient taper dans la fourmilière, et foncer tête baissée dans le tas.

« C’mon », au même titre que le groupe, n’aurait pu être qu’une vaine tentative Garage Rock de plus mais dès la violence du premier break, on réalise qu’une tout autre rage habite le quatuor. Des relents post punk inondent le disque, on pense successivement à Wire (« Down On Loving ») à Q and not U (« Pull Out ») voir même à Gang Of Four. Le synthé rétro de « Move Along » permet de mettre le doigt sur une autre influence que le timbre de la voix nous indique depuis le début : il y a du Rolling Stones chez The Soft Pack !!!

Mais avant toute chose, ce premier album éponyme est porté par un single générationnel comme beaucoup groupe souhaiterait avoir le talent d’en écrire. Le bien nommé « Answer To Yourself » est aussi immédiat qu’un hymne power pop tout en étant implicitement marqué du sceau de Sonic Youth. Les guitares crient et la puissance de ce songwriting indé est indiscutable. Tout ici semble relever d’un mix entre spontanéité et hommage calculé.

Sur « More or Less », on pense au meilleur des Libertines et on se plie sous les multiples déclinaison de la jeunesse sonique auquel le groupe arrive à se livrer. Ce disque est vraiment porté par l’urgence (« Flammable »), et sur les dix titres qui composent l’opus, 5 ne dépassent pas les trois minutes. Ca joue vite, c’est incisif et ça évite tout remplissage. Même l’épisode de la balade est relevé.

Certes avec le recul The Soft Pack ne sera peut-être qu’un groupe de plus qui surnage difficilement dans un fleuve sans courant qui a déjà irrigué tout ce qu’il avait à irriguer. Encore une fois il est difficile de marquer les esprits à l’heure actuelle. J’aurais peut-être aimé que ce disque soit plus qu’une succession de titres bagarreurs. J’aurais peut-être aimé voir sa durée de vie s’envoler et ne pas avoir la sensation de connaître l’album par coeur au bout de seulement trois écoutes. Enfin, en ce début d’année où tous les disques « immédiats » m’insupportent, je suis content de pouvoir me rattacher à ce coup d’un soir, à cette baise violente qui n’aura pas de répercussion dans l’avenir et que je finirais probablement même par oublier.


The Soft Pack possède l’impétuosité des Artic Monkeys et la rigueur de The Ikara Colt. J’espère juste qu’ils connaîtront le sort des premiers plutôt que celui des seconds.
Note : 7/10

>> A lire également, la critique d’Eddie sur Le Choix