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PUGGY – Teaser

Par Benjamin Fogel, le 03-12-2009
Musique

Je ne sais pas trop d’où sort Puggy, ou plutôt je ne sais pas trop comment ils en sont sortis. Un chanteur/guitariste anglais, un bassiste français et un batteur suédois, le tout pour un groupe qui se revendique comme belge et qui sans rien avoir prouvé se retrouve successivement en première partie de Incubus et des Smashing Pumpkins. J’ai ainsi vu deux fois le groupe sur scène, je me souviens avoir vaguement écouté leur premier album « Dubois Died Today » (ou pas), et avant ce « Teaser », je pouvais à peine vous dire dans quel genre officiait les garçons. Puggy a tout de ce camarade de classe avec qui vous avez passé une année complète de cours mais que vous seriez bien incapable de reconnaître si vous le croisiez dans la rue.

Pourtant, aussi insignifiant soient les souvenirs qu’il a gravé dans mon esprit, le cas du groupe m’interpelle. Il faut dire qu’en recevant « Teaser » leur nouvel Ep, le chroniqueur a de quoi rester perplexe : un packaging des plus classieux, l’impression de tenir entre les mains un 33 tours, un souci du détail évident, bref l’impression immédiate de tenir si ce n’est un objet rare et précieux, un objet qui n’a pas lésiné sur les moyens. Bref, je ne sais pas de qui il s’agit, mais tout laisse à penser qu’un sacré bienfaiteur porte à bout de bras le groupe belge.

« Teaser » soulève plus de problème qu’il n’en solutionne. La production est très efficace, proprette, et ce sans le moindre grain de sable, ça manque d’écorce et de rugosité mais on peut dire qu’il s’agit d’un travail des plus professionnels. L’ennui c’est que cette production est successivement au service de chansons n’ayant pas du tout la même aura. Sur « How I needed You », la première piste, Puggy essaye d’en mettre plein les yeux, n’hésitant pas parodier les Beatles et à s’offrir un refrain avec des envolées de piano à la Coldplay, sur « She kicks ass » (on appréciera au passage l’exercice de recherche stylistique sur le titre) il induit des sonorités électroniques grossièrement mise en avant par la production trop léchée, tout cela pour finir sur « Not a thing left alone » une ballade vaine qui voudrait faire pleurer sans pour avoir autant le cœur qui saigne.

Cependant malgré ces trois cinquièmes peu attractifs, il faut bien avouer que l’auditeur se laisse happer par une vague de fraîcheur à l’écoute des ritournelles pop et incisives que sont « I do » et « Teaser ». Là le groupe s’y fait irrévérencieux tout en restant classe, joue avec aisance des montée de piano, affirme son chant, et s’avère aussi entraînant et charismatique que Maximo Park.

Que penser de Puggy ? Je pense que nous y verrons plus clair à la sortie de l’album.

Note : 5/10