9 223 766 de personnes réparties sur 449 964 km² pour un pays qui est devenu le troisième approvisionneur mondial en disques de qualité, juste derrière les Etats-Unis et l’Angleterre et juste devant la France et le Canada. Rien à dire, en 2009 tout se sera passé en Suède, dans ce pays où chaque village semble posséder son propre génie et où Stockholm s’est transformé en pépinière à songwriters. Comment canaliser une telle implosion de talent ? Comment attraper dans ses filets les futurs classiques ? Nous avions besoin d’un aventurier pour nous rapporter ces milles trésors, et si je n’ai encore jamais été présenté à l’homme, je connais dorénavant bien l’adresse de sa cachette.
Introduction à un chef d’œuvre, je prépare mes bagages (« Last Weekend »). Beauté et rythmique glaciale, je respire à fond (« Burn »). Emporté dans une pyramide des ombres symphoniques, je m’enivre (« Too Heavy A Burden »). Bercé par une mélodie intemporelle, je regorge d’espoir (« Turn Off The News »). Le poil qui s’agite, qui se dresse à chaque soubresaut du violoncelle de Leo Svensson, je frissonne (« Ten Years »)
Traversé par tant d’émotion, je regarde autour de moi, le monde semble toujours là, mais les objets n’ont plus la même substance, ils sont dorénavant animés d’une volonté propre. Je suis dans une comédie musicale, dans un conte de Walt Dysney (« Lithium »). Une princesse me susurre des mots dans mon sommeil (« I close my eyes ») me suppliant de réaliser pour elle des actes chevaleresques. Je ne vois pas comment me dérober à sa requête (« The Man Who Ran »). Pour elle j’abandonnerai Emilie, je quitterai Anja, je renoncerai à Marie Flore (« Never coming Back »). Une princesse… je m’égare, c’est bien sur un trône que Ellekari Larsson domine le monde, du punk à la folk (« Pet Sematary »).
Certains auront du mal à supporter la voix, certains se plaindront de la production où le chant fusionne parfois difficilement avec les instruments, certains passeront à côté d’une perle, tant pis pour eux. Pour ma part, je compte sur Daniel pour rester aux aguets, pour éviter qu’une de ces merveilles n’échappent à ma vigilance.
Note : 8,5/10