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« Une perdante qui se relevait d’un KO annoncé et qui, faisant mentir tous les pronostics, remporte la victoire » : Petiote, le nouveau roman de l’ami Benoit Philippon, raconte l’histoire d’un sursaut, d’une dernière tentative de reprendre sa vie en main.

Une galerie de personnages abîmés par la vie, clochards, prostitués et réfugiés, abandonnés par le système, condamnés par leurs origines

Que faire quand on a tout raté, tout perdu et que la seule chose qui vous reste au monde est une enfant de 14 ans – confrontée à la complexité de l’adolescence et qui s’est lassée des errances de son père – dont la juge aux affaires familiales vient de vous retirer la garde ? À cette question, Gus, le héros de Petiote, répond par une prise d’otage, doublée d’un kidnapping de sa propre progéniture, dont l’objectif n’est pas la vengeance, mais la perspective naïve de s’envoler, les poches pleines, avec sa fille vers un pays lointain où il pourra lui offrir une vie rêvée. Une idée, viciée à la base et vouée à l’échec, dont Gus ne perçoit ni la toxicité ni l’impossibilité. Inconscient de cet angle mort, il s’associe à Cerise, déjà croisée dans Mamie Luger, pour capturer les occupants d’un hôtel bas de gamme et exiger une rançon. À partir de là, Benoit Philippon expose une galerie de personnages abîmés par la vie, clochards, prostitués et réfugiés, abandonnés par le système, condamnés par leurs origines. Gus, dépassé par les événements, n’a rapidement qu’une conviction : ses otages, comme lui, sont aux bornes de la société et ne peuvent pas s’en sortir sans aide extérieure. Tout ce qu’il peut désormais faire, c’est aider les autres à s’en sortir mieux que lui.

Petiote brille par le mélange des genres – drame, roman noir et burlesque, avec de vraies scènes comiques hilarantes –, liés par un style rythmé et des dialogues qui superposent habilement les niveaux de langue. Comme dans les autres romans de Philippon, tout est très visuel : personnages tirés de films, montage cinématographique, climax hollywoodiens. Un quatrième roman cocasse, touchant et bourré de super scènes.