“Alcoholics Unanimous” retentit au premier coup de sifflet et reprend les choses la où le groupe les avait laissées sur « It’s a Bit Complicated ». L’humour, le chant haché de Eddie Argos, l’énergie du groupe anglais… la combinaison semble toujours fonctionner. (1-0) Mais dès “DC Comics and Chocolate Milkshake”, on se dit que le groupe va tourner en rond tant ce titre est une forme de “My Little Brother” bis (1-1). “The Passenger” est vraiment super efficace tout en essayant de renouveler un peu la formule (2-1). Sur “Am I Normal?” le groupe fait du Art Brut et reproduit un titre qu’on aurait déjà pu trouver sur l’un des albums précédents ; on dirait presque une face B de « Bang Bang Rock & Roll » (2-2). En ce début d’album, le match semble donc plutôt serré.
Avec le doublé “What a Rush” et “Demons Out!” – un sacré coup bas que je ne pensais pas que l’arbitre tolérerait – Art Brut reprend l’avantage sur Satan (4-2). “Slap Dash for No Cash” a encore déjà été trop entendu chez le groupe dont la capacité à se renouveler est définitivement la principale lacune (4-3). “The Replacements” se lance sur l’autoroute de l’enfer avec un riff furieusement rock’n’roll, Satan essaye de bloquer, mais la fureur file droit dans les filets (5-3). On s’ennuie un peu sur “Twist and Shout” (5-4). A deux chansons de la fin du match, Frank Black , le fameux entraineur de l’équipe, réalise une erreur stratégique monumentale en faisant entrer en scène “Summer Job”, un titre banal rappelant les mauvais groupes de pop anglaise (5-5).
Il ne reste plus qu’un titre et l’égalité est parfaite, la pression est à son comble, difficile de dire qui va l’emporter. “Mysterious Bruises” commence doucement, comme pour mieux prendre son adversaire en traître puis un petit riff commence à s’immiscer. Le public hoche de la tête, le titre est presque funky. Eddie Argos se marre, il pense qu’il est entrain de gagner le match. Mais il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, et dans sa deuxième partie le titre fait malheureusement sombrer l’auditeur dans une somnolence profonde (5-6).
Score final: Satan : 6 / Art Brut : 5. Même si Satan gagne la partie, il faut avouer qu’Art Brut se sera défendu avec classe et élan. Ce fut un beau match, plein de rebondissements et de suspens. Mais bon Satan était définitivement le plus fort. Peut-être que le groupe a été trop ambitieux et que Satan était un adversaire trop fort pour eux. Ils auraient mieux fait de s’en prendre à Kaiser Chief, là la victoire aurait été assurée. En tout cas, pour le prochain album, on ne leur conseille définitivement pas de tenter un « Art Brut vs. Hitler ».
Note : 6/10