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Il y a 4 ans « A Certain Trigger » avait égayé bon nombre de mes réveils difficiles. Frais, rapide, popisant, Maximo Park était un chien fou et enragé lâché dans la nature anglaise par les tortionnaires de Warp. Mais les groupes, c’est comme les chiens, ça ne peut pas courir indéfiniment sans finir par s’essouffler. Est-ce une raison pour les abandonner sur le bord de l’autoroute ? Habituellement oui, mais pas cette fois.

Gagnons du temps, « Quicken The Heart » est facile, peu amitieux (« Let’s get clinical »), parfois mielleux (« Tanned »), souvent banal, et pourtant j’adhère toujours. Il ne s’agit pas ici d’un point de vue analytique mais purement d’un ressenti émotionnel. J’adore (j’ai toujours aimé) ce groupe, et si je n’en suis pas fier, je ne peux décidément pas vous le cacher. Ecouter ce nouveau Maximo Park est un plaisir coupable mais indéniable, c’est comme se passer en boucle une ballade d’Incubus. Voilà c’est dit.

Dès le début « Wraithlike » tape trop dans le mille pour que l’on puisse faire comme si de rien n’était : sa petite sirène, ses accélérations rythmiques, comment résister ? « The Kids are sick again » n’est pas tellement meilleur que certaines chansons du dernier Green Day, et pourtant je me laisse complètement avoir. « A Cloud of Mystery » est un putain de titre qui n’a rien à envier à ses aînés. « In Another World (You Would’ve Found Yourself by Now) », quant à lui, donne dans la pop jubilatoire et écrase toutes les compositions faussement accrocheuses des Killers. Je me l’écoute en boucle comme un single idiot qui se greffe inlassablement dans mon cerveau. « Calm », « Roller Disco Dreams », « Overland, West of Suez », tous ces titres ont un côté pop anglaise espiègle et irrésistible.

La question n’est plus comme à la sortie de « A Certain Trigger » de savoir si les anglais allaient oui ou non avoir les épaules assez larges pour reprendre le flambeau des Smiths, puisque dès « Our Earthly Pleasures » l’affaire était bouclée : Maximo Park c’est plus du mauvais Morrissey que du très bon Smiths (« Questing, not coasting »). La question est juste de savoir est-ce que Maximo Park file encore la trique, et là d’un point de vue purement mécanique, j’ai envie de répondre oui. Certes il est dommage de voir les talents vocaux de Paul Smith si peu utilisés, mais bon il y a quand même ce timbre de voix so british si rassurant.

Habituellement, ce genre de disque prendrait un 3/10 sur Playlist Society, mais bon il faut croire que je ne suis pas si prévisible que ça et qu’un mauvais album qui me touche à tout à fait sa place ici. Alors oui je comprends que The Rakes trouve ce système de notation un peu injuste, mais bon les gars, j’ai envie de dire, bienvenue dans le monde de l’irrationnel ;)

En revanche blagues mises à part, Maximo Park sont quand même sérieusement, depuis leur premier opus, sur une pente descendante. Il ne faudrait pas sombrer plus bas la prochaine fois parce que là vraiment je ne pourrais rien faire pour sauver le groupe de Newcastle.

Note : 7/10