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NIP TUCK – Saison 5 (deuxième partie)

Par Benjamin Fogel, le 21-04-2009
Cinéma et Séries
[Attention spoilers]. Grève des scénaristes oblige, cette saison 5 de Nip Tuck se sera donc déroulée en deux parties. Dans ma critique de la première moitié, je m’interrogeais fortement sur la crédibilité de la série qui ne cessait de s’embourber dans des histoires capilotractées auxquelles les scénaristes même ne semblaient plus croire. Nip Tuck était entrain de devenir un grand foutoir où tout pouvait arriver, le genre de série où on n’hésiterais pas à faire venir chez les deux chirurgiens un extra-terrestre qui voudrait ressembler un humain. Le leitmotiv de Nip Tuck semblait d’essayer d’aller toujours plus loin dans le grand n’importe quoi scénaristique, repoussant à chaque fois les limites de la morale et du manque de rigueur dans l’évolution de la psychologie des personnages. Bref je commençais à fortement me lasser des aventures et des histoires de cul des deux chirurgiens.

Alors cette deuxième partie de saison relève-t-elle le niveau ? Clairement non et même bien au contraire. Sean est en fauteuil roulant suite à la tentative d’assassinat à laquelle il a survécu (tentative qui s’accompagnait d’une bonne trentaine de coups de couteaux) jusqu’au moment où les scénaristes se disent que ça handicape trop le déroulement de l’histoire, du coup, ni une ni deux, on apprend que Sean faisait semblant et qu’en fait il est tout à fait valide. Julia disparaît elle assez rapidement tant son personnage semble avoir été usé jusqu’à la corde. Puis on nous sort le coup du cancer de Christian à qui il ne reste que six mois à vivre, et qui décide donc d’épouser Liz qui s’occupera bien de lui. Oui oui, Liz la gouine de la série à qui il aura suffit d’un coup de bite pour réaliser qu’en fait les hommes s’étaient pas si mal et qu’elle s’était peut être un peu fourvoyée (je veux pas faire ma fillette mais j’ai presque trouvé ça humiliant pour les lesbiennes). Bien évidemment tout ça fini sur l’appelle « inespéré » du docteur de Christian qui lui annonce qu’en fait il ne va pas mourir , qu’ils avaient juste fait une erreur, une inversion toute bête avec le « blood test » d’une autre patiente.

Donc comme vous le comprendrez bien, non cette deuxième partie ne redresse pas la barre. Et pourtant je l’ai vraiment adoré. Ce n’est pas Nip Tuck qui évoule en mieux mais ma perception de la série qui se modifie. Avant j’y voyais une histoire plein de vices et de provocations construites autour d’une fraternité passionnante entre deux quadragénaires, une histoire où chaque personnage était muni d’une personnalité beaucoup plus complexe qu’il ne laissait paraître au premier abord et que celle-ci se révélerait au fur et à mesure. D’où mes nombreuses déceptions successives. Aujourd’hui je prends Nip Tuck pour ce qu’il est : une franche tranche de rigolade, une machine à repousser les limites du n’importe-quoi, une grosse deconnade réalisée avec sérieux et classe. Alors oui c’est grotesque au possible mais au moins on se marre vraiment. A partir de là, impossible de spoiler la saison 6 : on ne sait pas ce qu’il s’y passera mais ce sera sûrement n’importe quoi !

Note : 7/10