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P.O.S – Never Better

Par Benjamin Fogel, le 18-02-2009
Musique

L’année dernière, je ne me souviens pas avoir vraiment flashé sur un album de rap. Il y a bien eu le Psykick Lyricah mais ce n’était pas spécialement l’aspect hip hop qui m’intéressait chez lui. Dès les premières semaines de 2009, il y a bien eu le Dälek et sa noirceur contagieuse, mais bon là encore pas un vrai album de rap en soi. Ainsi dans les grandes lignes, je n’y croyais plus, et puis au hasard d’une écoute discrète, il m’a mis le sourire aux lèvres. « il » c’est donc P.O.S et plus particulièrement son titre « Purexed » : un flow hargneux, influencé par le punk et très proche de Sage Francis, une instrus digne des meilleurs prod de El-P. C’est simple ça m’a presque ramené à l’époque Compagny Flow et Cannibal Ox.

« Never Better » est un album bourré de tubes qui synthétisent tout ce que j’aime dans le hip hop. Il y a de tout dedans, et on se croit successivement chez Anticon ou chez Madvillain. Prenons « Drumroll (we’re all thirsty) » par exemple, ce titre dégage une telle énergie, avec sa batterie soutenue, qu’on est étonné que P.O.S ne soit pas signé chez Epitaph. Pareil pour « Savion Glover » qui possède tout ce qu’on peut attendre d’un bon titre de hip hop, notamment avec ses scratch et sa boucle chaude.

“Goodbye” est un titre à l’efficacité radiophonique indéniable avec ce petit côté soul et toujours ce flow dévastateur à la Sage Francis. « Get Smokes » propose une instru rappelant Daft Punk qui serait prisonnier du hip hop (quoique c’est vraiment un sample de Daft Punk, non ?). « Low Light, low life » est irrésistible, toujours à la limite entre le hip hop indé et commercial, on se croirait presque chez Wax Taylor pour cette facilité mélodique et ces intrusions de voix féminines.
Certes comme sur beaucoup d’album de rap, « Never Better » contient quelques titres en dessous (« The Basic (Alright) ») mais ces derniers restent tellement au-dessus de la moyenne. Jusqu’au bout, l’album fait vibrer, « The Brave & The Snake » est le dernier cri de cet album plein d’âme.

Varié, prenant et plus expérimental qu’il en a l’air, ce troisième album de P.O.S (je ne connais pas encore les deux premiers) est une perle à ranger à côté de son Madvillain et de son « Cold Vein ». A noter également l’artwork somptueux de l’album.

Note : 8,5/10