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Paris / le 16 janvier 2009. Hier soir au Bataclan avait lieu le premier grand concert de 2009, celui qui marquait le retour aux affaires après la longue pause des fêtes hivernales. Effectivement Animal Collective lançait la tournée accompagnant le passionnant Merriweather Post Pavilion.

Nul besoin de dire combien la pression était forte tant l’excitation peut se manifester à l’idée de voir sur scène un groupe à la personnalité si forte et aux décharges émotionnelles si prenantes. Après une première partie des plus ennuyeuse (il parait que j’en aurais profiter pour récupérer de ma soirée de la veille), les new yorkais débarque en formation trio accompagnés, outre une guitare et quelques fûts, exclusivement de matériel électronique. Le show est essentiellement axé sur « Merriweather Post Pavilion », qui sera joué dans sa quasi intégralité, et sur quelques titres de « Strawberry Jam ».

L’engouement du public est complet et tout le monde semble être là pour assister à un show d’exception. Le problème, c’est que très vite, et ce malgré les qualités intrasèques des chansons, la sauce ne prend pas. Dès le troisième titre, je ressens la même chose que lors du dernier Zénith de Portishead : la sensation de voir un groupe courir après ses titres, de voir un groupe qui n’arrive pas à reproduire la complexité de la densité sonore de ses disques. Pourtant les voix de David Porter et Noah Lennox se complètent à merveille et passent avec succès l’examen du live. Alors qu’est-ce qui cloche ? Tout d’abord, comme beaucoup de groupe dont les shows se reposent trop sur les séquenceurs et les claviers, Animal Collective n’assure pas vraiment le show visuel. De plus, s’il y a bien un groupe chez qui on aimerait voir sur scène reproduites les sonorités des albums, c’est bien Animal Collective. Ainsi on est toujours un peu déçu, par exemple, de devoir se contenter d’un sample de Djreedo sur le planant « Lion in a coma », et c’est ainsi sur beaucoup de titres. De plus, contrairement à un Tv On The Radio, Animal Collective ne dégage que peu de chaleur et l’on en arrive presque à s’ennuyer sur les titres les plus expérimentaux, un comble tout de même pour un groupe si passionnant. Franchement, rarement beats m’auront si peu donner envie de secouer la tête. De plus, mais c’est totalement personnel, j’avoue trouver un coté fort irritable à des titres comme « Brother Sport », joué ici avant le rappel où les voix sont à la limite du chiant (on a presque l’impression d’entendre une chorale de lutins du père Noël).

Heureusement, il reste impossible de rester « émotionnellement » insensible aux somptueuses versions de « Summertime Clothes » et de « My Girls » qui clôturera avec brio le concert. Rien de grave, et pas de quoi remettre en cause le talent du groupe mais il y a de quoi être déçu à constater que la majorité des titres joués n’atteint pas l’intensité des albums et qu’il n’y a aucune prouesse technique pour se consoler. Enfin bon voilà, je n’ai pas réussi à rentrer dedans, ça arrive, j’imagine.