[Attention Spoilers] En lisant cette chronique, certains pourraient se dire, tiens Playlist Society ne chronique plus des œuvres liées à l’actualité ? Parce que bon, il faut bien l’avouer, GTA4 est sorti en avril 2008 soit il y a plus de huit mois et que la moitié des bloggers de la planète ont déjà du écrire dessus. Et pourtant Playlist Society est toujours bien un blog de chroniques liées à l’actualité culturelle (sauf pour les livres, ok), c’est juste que huit mois, c’est le temps qu’il nous aura fallu à Marien et moi pour venir à bout de la licence phare de Rockstar Games.
Alors 65h de jeu plus tard, ma première réaction fut « Putain les mecs, que faîtes vous, ou ne faîtes pas dans la vie pour avoir le temps de torcher de tels jeux en une semaine ??? ». Ma seconde réaction, en revanche, aura été « Ok, c’est bon, plus personne ne pourra dire maintenant que les jeux vidéos ne sont plus une nouvelle forme d’art ».
GTA4 est un jeu fleuve porté par Niko Bellic, un héros ultra-complexe, un serbe au passé douteux et violent, fraîchement débarqué à New York (Liberty City), et qui voudrait bien recommencer une nouvelle vie. Mais Niko a la vengeance dans la peau et le sang sur les mains, et s’il doit être le seul de sa profession à ne pas boire et à ne pas prendre de coke, il n’est pas le dernier lorsqu’il faut accepter de tuer pour quelque dollars. Mais surtout comparé à ses collègues, Niko n’est pas un caïd et ne souhaite surtout pas en devenir un. C’est un exécutant qui cherche juste à gagner un peu d’argent afin de mettre sa famille à l’abri et vivre un petit bout du rêve américain dont son cousin lui avait tant parlé. On a beaucoup comparé GTA4 au « Scarface » de De Palma, on avait tord, Niko Bellic est un personnage bien plus intéressant que Tony Montana.
Au niveau jeu, le souci du détail ne cesse de surprendre. Liberty City est magnifique, s’étendant à perte de vue, successivement caressée par le soleil ou noircie par la pluie, elle confère au joueur un terrain de jeu sans précèdent. Perdu dans un monde aux possibilités infinies, s’arrêtant en voiture au bord de la mer pour admirer la vue et profiter d’un titre des Smashing Pumpkins qui passe à la radio, ou accélérant à fond sur l’auto-route au rythme de Justice, le joueur en oublie parfois même qu’il y a un scénario et des missions à accomplir. Mais très vite la trame scénaristique le rattrape : les personnages secondaires sont manipulateurs (Dimitri), touchants (Roman), pathétiques (Ray), ghetto style (Little Jacob), complètement décalés (Brucie et Bernie) ou encore inadapté au XXIème siècle (Dwayne)… toutes les grandes figures y passent avec à chaque fois un soucis dans l’écriture des dialogues qui rend le tout si réel. C’est violent, triste et cru. Les stripteaseuses proposent des mouchoirs à Niko pour qu’il s’essuie après leurs shows, le sang coule à flot, les héros meurent dans des combats dont ils ne comprennent pas le sens, et tout ça pour quelle conclusion ? Pour que Niko finisse enfin par tuer Dimitri et se retrouve seul au monde, le regard vide, se demandant « A quoi bon tout ça », ne comprenant lui-même plus le sens de ses actions.
Puissant, parfaitement scénarisé, jouissif en terme de gameplay et fondé sur un univers complexe et complet, GTA4 mérite bien son titre de chef d’œuvre absolu du monde du jeu vidéo.
A venir bientôt, ma chronique de Final Fantasy 12 et peut être quelques mots de JS sur GTA4 (je crois qu’il n’est plus très loin de la fin non plus, lol).
Note : 9/10