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Le 15 février 2007 pour la Saint Valentin j’avais reçu un cadeau étrange : deux places pour le concert Pelican / These Arms Are Snakes, deux tickets dont la signification pouvait être multiple allant de la simple envie de faire plaisir au message subliminal en forme de « tu vois, je fais des efforts pour m’intéresser à la musique de merde que tu écoutes ». Oui car comme souvent, on ne peut pas dire que le post hardcore était vraiment l’un des fondements de notre couple. C’est ainsi que nous nous étions retrouvés à la Maroquinerie, elle perchée sur ses talons, sapée comme pour le vernissage branché d’une exposition d’un énième photographe à la mode, moi en costard sortant probablement d’une réunion qui ne souffrait le port du jean. C’est dans ce contexte qu’Elise et moi avons assisté à l’un des concerts les plus intenses et les plus rageux qu’il m’ait été donné de voir, quelque chose entre la violence scénique de Converge et la puissance d’At The Drive-In. Car oui avant de parler de ce « Tail Swallower and Dove », il y a vraiment un truc à savoir sur ce groupe formé sur les cendres de Botch et Kill Sadie, c’est que Steve Snere, le chanteur, est juste un frontman incroyable et qu’il est difficile de ne pas se l’imaginer physiquement en écoutant sa voix.

Sur “Tail Swallower and Dove”, la voix de Snere est toujours aussi rugueuse et pleine de la hargne du post hardcore, donnant quelque chose se rapprochant de la démarche de Ian McKaye dans Fugazi. Fugazi est d’ailleurs le groupe auquel on pense le plus à l’écoute de ce nouvel opus, Fugazi et At The Drive In. Rapeux, supporté par une section rythmique qui ne relâche jamais la pression, These Arms Are Snakes dégage au premier abord une certaine opacité, tant il faut du temps pour se laisser happer par les mélodies pourtant bien présentes. Certains titres comme « Ethric Double » et ses 7,30 min au compteur sont de véritables moments de bravoure qui calent sur une rythmique hardcore des guitares quasi post rock, tandis que d’autres comme « Lucifer » n’hésite pas à intégrer des sonorité electro. Intransigeant, ne faisant aucun compromis sur la musique qu’ils défendent, les These Arms Are Snakes sont aujourd’hui les seuls à pouvoir combler le grand vide laissé par le split du groupe phare de Washington DC.

Note : 7,5/10