Mars 2008. Début du concert : 20h25 ; fin du concert : 23h20 ; moments d’accalmie : inexistants ; bilan : 2H55 non stop de rock sauvage, de jazz, d’envolées hardcore, de musiques de film, d’expérimentations, de ballades hispanisantes, de soul… Plus encore que sur disque, The Mars Volta impressionne par sa capacité à changer de radicalement de style du minute à l’autre tout en gardant sa cohérence et son homogénéité.
Avec non moins de huit personnes sur scène, le groupe fait preuve d’une maîtrise technique incroyable. Alors que certaines chansons du génial Bedlam In Goliath pouvaient laisser craindre de par leurs breaks improbables que le groupe aurait du mal à les jouer à la perfection sur scène, il n’en est rien. Au contraire, The Mars Volta sublime ici ses titres grâce à un batteur inépuisable et au jeu imparable d’un Omar Rodriguez dont la présence scénique est incroyable. Le set est carré et l’aspect technique de l’ensemble laisse à nouveau penser que le groupe est plus proche d’une formation jazz que rock. Spécialiste du « Vous croyez que la chanson est finie mais en fait vous êtes loin du compte », les américains multiplient les passages de jams, se font plaisir, jouent avec les nerfs du public, puis après 10 minutes de sons étranges réattaquent, sans pause, sur un nouveau titre. Ainsi pendant près de 3 heures, le groupe livre un show massif.
Effectivement Mars Volta, c’est un peu les Chuck Norris de la musique. Mars Volta n’a pas de première partie ; Mars Volta est la première partie. Mars Volta n’a pas besoin de lights, Mars Volta est la lumière. Le tout est porté par la personnalité extravaguante de Cédric Bixler croisement improbable entre Zach De La Rocha et Michael Jackson, capable de bondir des enceintes la rage au ventre puis d’enchaîner avec un moonwalk et deux, trois pas de danse. Alors oui tout n’était pas parfait : le mixage, avec un son de guitare trop mis en avant, aurait été à revoir et on aurait également pu espérer une meilleure communication avec le public (Cédric ne chante que pour Omar, Omar ne joue que pour Cédric) ; il manquait également « l’esprit groupe » tant tout est fait pour centrer l’attention sur les deux leaders. Mais au final, peu importe tant à la fin l’impression d’avoir assisté à la grande messe rock de l’année persiste.
La setlist du concert :
02. Viscera Eyes
03. Wax Simulacra
04. Goliath
05. Ouroboros
06. Tetragrammaton
07. Agadez
08. Cygnus…Vismund Cygnus
09. Aberinkula
10. Drunkship of Lanterns
11. Asilos Magdalena
12. Miranda That Ghost Just Isn’t Holy Anymore
13. Day of the Baphomets