On les avait découvert en 2008 via la Kitsuné Maison Compilation 5 où ils remixaient généreusement « Homecoming » des malheureusement inconsistants The Teenagers, mais leur nom trop générique qui semblait plus cacher des bidouilleurs que des compositeurs, n’avait pas réussi à susciter l’attention au de là des clubs. Puis une marque à la nouvelle campagne de pub détestable (« Smart critiques. Stupid creates »), nous les avait vendu comme des acteurs importants d’une new french electronic generation, comme des acteurs qui voulaient sortir les beats du carcan du dancefloor.
« L’arche », leur premier véritable EP dévoile au contraire un duo qui cherche justement à sortir mais sans s’éloigner, à s’affranchir mais tout en restant dedans. Il en découle sur le titre eponyme une house efficace qui ne nie pas ses intentions premières mais qui cherche à élever le débat via des influences plus électroniques pour un résultat rappelant un Vitalic apaisé et plus discret. Les premières expériences de Benoit en tant que batteur confèrent effectivement à Gentlemen Drivers des développements rythmiques qui se démarquent par soubresaut.
Associant les séquences créées sur Ableton aux sons générés par les touches d’un clavier sur lequel les doigts s’écrasent et restent enfoncés, « Perpetual » tente une nouvelle fois de jouer sur les deux tableaux. Le résultat, bien que manquant encore de personnalité, est à l’avenant, et les différents niveaux de rythmiques se mixent avec aisance (« 2042 L.A. Dreams »). L’EP se clôture sur « Beat Her » où une Soko qu’on pensait avoir définitivement arrêté la musique pour se consacrer au cinéma, dépose une voix vocodée pour un résultat en demi-teinte où les velléités pop n’arrivent pas à s’extraire de leurs influences.
Compact et évitant les écarts pour se concentrer sur un produit qui ne sombre pas dans la facilité d’une house bling bling, Gentlemen Drivers optent pour une voie sérieuse dont la rigueur, à défaut d’exciter, rassure.
Note : 6/10
>> L’EP est en écoute intégrale sur MySpace