Danser ou comprendre ? Se laisser emporter ou résister ? Une double question qui a souvent séparé techno et électronique et à laquelle Alex Smoke livre ici une inattendue réponse via un album pacifiste et fédérateur qui met face à face les courants afin, non pas qu’ils s’opposent frontalement, mais qu’ils communiquent ensemble.
Techniquement, Alex Smoke a su transcender ses fondations rythmiques exposées sur le « Lost in Sound » de « Incommunicado », et se place avec des chansons comme « Northwoods » au niveau de ses collègues warpiens. L’utilisation des voix robotiques est toujours pertinente tout en évitant par l’on ne sait quel tour de passe-passe les clichés inhérents au style (« Lux+ »). On y ressentirai presque ces émotions happées dont Burial s’était fait le maître avec « Untrue ».
Bien qu’il s’agisse de son troisième LP, on sent que Alex Smoke, homme de maxis, n’est toujours pas à l’aise avec la notion d’album, et que la gestion des minutes qu’il exerçait à merveille sur l’EP « Hanged Man » ne peut être reproduite sur une heure de musique. Oui, assez ironiquement, « Lux » est album trop long qui n’use pas assez des mécanismes efficients d’interlude (confère le « Drukqs » d’Aphex Twin), et c’est à bout de force que l’auditeur encaisse les beats piqués couplés aux cordes synthétiques de « Pilk ».
On ne sait jamais s’il faut craindre ou se délecter de la richesse de ce « Lux » dont le « Platitudes » est une trompeuse porte d’entrée, mais à bien des égards Alex Smoke vient de capturer en son sein tout un peuple qui pensait enfin avoir réussi à s’extraire du Four Tet et du Pantha du Prince.
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