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DAUGHTERS – Daughters

Par Benjamin Fogel, le 28-06-2010
Musique

Daughters partage avec Yellow Swans un goût pour les finals explosifs. De la même manière que le second a disparu de la surface de la terre suite à son brillant « Going Places », les américains font de leur éponyme une étoile filante qui marque également le split du groupe qui aurait pu devenir l’un des grands noms du genre.

Les titres sont parcourus par une inexorable tension qui ne manque jamais de précision (« The Firdt Supper »), et d’une certaine manière on y retrouve à la fois la brutalité des instrumentations de Converge (avec certes moins de technicité) comme sur « Sweet Geogia Brown », et la spontanéité d’un At The Drive In, pour un entre deux succulent rappelant l’étrange positionnement de groupes comme The Blood Brothers. Oui Daughters s’appuie toujours autant sur le mathrock que sur le hardcore et le grindcrore (« The Virgin »).

Le groupe joue brillamment avec les phénomènes de suspension, réussissant par moment à canaliser l’énergie dégagée et à appliquer pendant quelques fractions de secondes un effet de slow-motion (« The Hit »). Mais la principale caractéristique de Daughters, c’est cette impression sans cesse renouvelée qu’un véritable générateur électrique alimente les riffs comme si ces derniers pouvaient tourner infiniment, approvisionnant ainsi tout au long de l’année le peuple en énergie convertissable (« The Theatre Goer »). Oui Daughters est une centrale nucléaire, et porte en son sillon les mêmes polémiques. N’y a-t-il pas un risque à long terme pour la santé mentale de laisser les assauts de Brent Scott Frattini (ex-the Cancer Conspiracy) irradier votre cerveau ? « Our Queens (One is many, many is one) » symbolise ce réacteur à uranium qu’on aurait oublié de refroidir au dioxyde de carbone. L’eau sous-pression ne réussira pas à modérer indéfiniment la machine (« The Dead Singer »).
Aussi dense que « Hell Songs » (mais donc pas plus varié), cet album eponyme fut la dernière salve avant l’implosion. Si de par l’isolation de son style, les répercussions auront facilement été contenues par l’Etat et que la catastrophe ne viendra jamais hanter les pages de l’histoire, il en résulte cependant un décrochage fort dans la courbe de production énergétique mondiale.
A noter que Nicholas Sadler officie désormais chez Fang Island où ses riffs créent le décalage précédemment évoqué.

Note : 7,5/10

>> L’album est en écoute sur Grooveshark
>> A lire également, la critique de GT sur Music Lodge