Les sorties de Cheap Satanism sont souvent pour moi des incursions dans l’inconnu, à la lisière de ce que j’écoute habituellement, des tests d’ouverture pour mes oreilles. Et on peut dire que ce groupe au nom de tennisman roumain m’a occasionnellement forcé à sortir de ma zone de confort.
Il me faut être honnête, mes nerfs ont parfois été mis à l’épreuve, et je ne garderais les vocalises et les cris de Panda Géant que pour les occasions où un état nerveux tendu est requis (quoique à la réflexion, aucun exemple ne me vienne). Quand ce morceau se radoucit, je fais de même. Il faut que je sois disposé pour le déluge sonore contrôlé de Tu T’énerves Pas dont la voix faussement naïve m’a fait penser à quelques Vive La Fête millésimés. D’une manière générale, je me demande ce que ces morceaux ont à gagner à ces éructations un peu free, et il faut attendre que plusieurs entrent en jeu (Quinze Août) pour tenter de comprendre. Il faut aussi dire que les incrustations de dialogues sont souvent judicieuses (Méchante Armée).
C’est donc très déstructuré dans le chant, avec des rythmiques qui jouent aux montagnes russes. On en vient naturellement à songer à Battles, surtout que leur très réjouissant album est sur le gril en même temps. Evidemment, les américains en deviennent pop en comparaison, et l’immédiateté d’une des réussites de l’année fait inévitablement un peu d’ombre.
Oui, il existe bien des formations qui évoluent en toute liberté, qui laissent libre cours à leurs envies les plus débridées, quitte à prendre l’auditeur consentant à contre-poil, avec obligation pour celui-ci de faire son propre tri, ses propres choix. C’est le prix à payer pour celui qui ose s’aventurer, se mettre un peu en danger avec cette musique expérimentale et rigolote. Essayez quand même pour voir.
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