Beck, des palmiers dans l’espace

Los Angeles, 1993. Le label indépendant Bong Load publie « Loser », un morceau hybride, aux paroles absurdes, combinant rap, blues et country. Le titre deviendra un succès planétaire, qui placera au centre de la scène rock indépendante son créateur : Beck. D’apparence nonchalante, adepte des mélanges les plus fous, Beck s’affirme comme un musicien versatile puisant son inspiration autant dans le folk et les classiques du blues, que dans l’art contemporain et ses performances. En quatorze albums, Beck a développé un style à part dans l’industrie musicale, alliant technologies de pointe et artisanat, chanson et hip hop, le tout parsemé de collaborations variées avec les Dust Brothers, Nigel Godrich, Charlotte Gainsbourg, Pharrell Williams ou encore Thurston Moore.
Beck, des palmiers dans l’espace est une exploration des multiples facettes de l’artiste à l’aune d’une réflexion sur sa ville natale : Los Angeles. Enfant des quartiers déshérités de la ville, Beck n’a cessé d’insuffler à ses morceaux une analyse fine des réalités sociologiques de la cité.
Pauline Guedj est anthropologue et journaliste, maîtresse de conférences à l’Université Lumière Lyon 2 et affiliée au laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains. Elle est notamment l’autrice de Louis Malle, Regards sur l’Amérique (Ovadia, 2020) et de Steven Soderbergh, anatomie des fluides (Playlist Society, 2021).