Edito du 15 mars 2012 sur la question des notes
Depuis le 15 mars 2012, Playlist Society a supprimé le système de notation des œuvres qui accompagnait les critiques de disques, films, livres, expositions et jeux-vidéo. Malgré nos intentions premières – nous laissons l’édito sur la question disponible ci-dessous en italique –, il s’est avéré que :
– Le système de notation était devenu totalement incompatible avec notre manière d’aborder l’écriture et les œuvres ; c’était déjà en partie le cas avant, mais là nous n’arrivions plus à passer outre.
– Les notes nivelaient par le bas la réflexion sur les oeuvres sans pour autant offrir, comme nous le pensions alors, de point d’entrée aux textes (ou alors pour de mauvaises raisons, les notes favorisant juste le zapping et une mise en compétition qui n’a pas lieu d’être).
– Les notes pouvaient être utiles dans une perspective de guider le lecteur vers des découvertes, mais s’avéraient complètement vaines lorsqu’il s’agissait de textes à destination de personnes qui connaissaient déjà les œuvres en question et qui venaient chercher du fond et non pas des conseils de consommation.
Pour conclure, nous avons été contents de tenter l’expérience du système de notation – au moins nous sommes fixés et c’est toujours bien de tester les choses – et nous sommes d’autant plus contents d’y mettre un terme aujourd’hui !
***
Edito du 14 février 2011 sur la question des notes
Depuis sa création, qu’il s’agisse de la version initiale du blog, ou de sa version actuelle, Playlist Society a toujours attribué des notes aux œuvres. Ces notes ne doivent pas être considérées comme la transposition en chiffre d’un jugement définitif porté sur l’œuvre mais comme un indicateur qui oriente le lecteur dans sa lecture. Effectivement, à trop vouloir s’engager dans l’axe critique comme genre littéraire (lorsque la critique prend la forme d’une nouvelle par exemple), on en oublie parfois la mission première de partage. Les notes jouent alors le rôle d’indice. Elles orientent l’interprétation du texte et permettent de lire entre les lignes. L’objectif est d’éviter ce phénomène où l’auteur se laisse emporter et où l’on ne sait même plus à la fin s’il a apprécié ou non l’œuvre en question.
De plus, dans ce monde où le temps nous manque souvent et où l’art ne peut pas toujours être matériellement prioritaire, les notes sont un moyen pour le lecteur de traiter plus vite l’information. Ces dernières deviennent alors un point d’entrée, un élément intriguant qui pousse à la lecture. De même les tris par notes ne servent pas à « classer » les œuvres mais juste à aider à la priorisation. Car s’il faut toujours écrire pour soi et jamais pour les autres, il n’en va pas de même de la diffusion qui succède à l’écriture. De plus, dans cette logique d’ouverture, et dans un souci d’égalité et de réciprocité, les lecteurs peuvent également noter les œuvres.
Il ne faut donc pas voir dans ces notes l’envie de faire rentrer des créations artistiques dans un système métrique, et encore moins l’idée selon laquelle les œuvres pourraient être comparées entre elles et classées en fonction, mais juste la nécessité de faciliter la vie du lecteur au détriment de ses propres conceptions.
–